Être un enfant : apprendre en regardant et en écoutant – E abinodjicin : kikinohamazo e kijigabik acitc e niditik
Comment les enfants anicinabek apprenaient-ils? Avec qui? Ils faisaient leurs premiers apprentissages dans leur famille, avec leurs parents, leurs frères et sœurs, parfois leurs grands-parents ou des oncles et tantes. Il arrivait (et c’est encore le cas aujourd’hui) qu’un enfant soit élevé en partie par d’autres membres de la famille et revienne plus tard vers sa famille biologique.
Jean-Paul G. raconte : « Mon grand-père m’a élevé dans le bois. Quand je suis né, ici, avec ma mère, ma mère m’a baptisé. Elle m’a donné à mon grand-père pour qu’il prenne soin de moi. […] Mon grand-père a continué à m’élever jusqu’à son dernier jour. Quand il est mort, c’est ma mère qui m’a appris. Je suis resté avec ma mère. »
Les garçons apprenaient les techniques de chasse et de pêche avec des hommes de leur famille. Ils les regardaient faire: préparer les pièges, les mettre en place, tenir un fusil, traquer, abattre et dépecer l’animal.
Les filles aidaient leur mère, leurs tantes et les autres femmes autour d’elles, pour tanner les peaux et préparer la nourriture. Elles apprenaient à identifier et cueillir des plantes et le piégeage de petits gibiers.
Les enfants apprenaient en observant les adultes, mais aussi les animaux.
À l’adolescence, un jeune garçon était souvent envoyé seul dans le bois avec un peu de nourriture pendant une à deux semaines : sa survie prouvait son autonomie.
Les jeunes apprenaient à vivre ensemble, à résoudre des conflits et augmentaient leurs connaissances sur l’environnement en écoutant les adultes et les aînés. Les légendes et les histoires étaient et sont encore des sources d’apprentissage. Chez nous, c’est ainsi que tous maintiennent la mémoire de leurs origines et transmettent leurs savoirs.