La mort et les funérailles – Nibowin acitc nigwakiwin
Nos ancêtres, comment soulignaient-ils le décès d’une personne? Les morts étaient-ils enterrés? La mort d’une personne signifie une perte pour la famille et toute la communauté. Par respect, les activités du quotidien sont arrêtées. Encore aujourd’hui, notre communauté fait une pause lors d’un décès et prend le temps d’entourer la famille du défunt.
Autrefois, les Anicinabek n’enterraient pas leurs morts. Nous construisions des plateformes (tecipitakan), dans le bois avec de la mousse sur le fond et des murs faits avec des troncs de bouleau. Le corps était enveloppé d’écorce de bouleau avec des lattes en écorce interne du frêne pour le maintenir. Le haut du corps était placé vers le haut et la tête à l’ouest et les pieds vers l’est, pour que l’âme du défunt puisse voyager en paix vers le monde des esprits.
Mais depuis plus de 150 ans, avec l’influence des missionnaires, les morts sont enterrés dans des cimetières. Beaucoup de familles ont encore leur propre cimetière.
D’autres cimetières réunissent plusieurs familles, comme celui près de Lac Simon, sur la pointe. Les cimetières sont témoins de l’histoire de la communauté et montrent que le territoire est occupé depuis des siècles. Malheureusement, des industries ont détruit des cimetières ou les ont déplacés. C’est le cas avec la construction du barrage au lac Dozois qui a submergé trois cimetières autochtones.
Pierre P. raconte : « Dans les années 1940, une épidémie a frappé les Anicinabek, ce qui a entraîné de nombreux décès. Un aîné, Salomon Papatie, a vu cet épisode de grippe espagnole et racontait qu’ils n’arrivaient pas à creuser assez rapidement des tombes pour tous les gens qui mouraient les uns après les autres. Cela a fait en sorte de réduire de beaucoup la population de Kitcisakik.»