Lac Simon à ses débuts – Simo sagahigan nitam kabi tajikenaniwak
Pourquoi avoir choisi de nous installer à Lac Simon? Y résidait-on toute l’année? Le Lac Simon était l’un des lieux de rassemblement où se retrouvaient plusieurs familles de nations différentes. À l’arrivée de la saison chaude, nous nous y retrouvions. Le reste de l’année, les familles étaient dispersées sur le territoire. En groupes familiaux, nous nous déplacions selon les besoins du piégeage et de la chasse.
Avant, nous n’avions pas de noms de famille. Ils sont apparus avec les traiteurs et les missionnaires. Ces noms ont changé au fil du temps. Les autorités coloniales ont transformé des noms en noms de famille et les ont inscrits avec différentes orthographes. D’autres noms ont été changés quand des enfants sont allés au pensionnat. Certains noms de famille anicinabek ont des significations, par exemple :
Papaté/Papatie = pic-bois ou pivert
Wabanonik = argile blanche
Papatens = pierre blanche
Au début du 20e siècle, une dispute dans la bande de Kitcisakik (Grand-Lac-Victoria) a mené Ignace (Nias) Papatie et un groupe d’Anicinabek à se séparer de la bande pour en former une nouvelle. Ce groupe s’est installé au Lac Simon, principalement sur la rive est, là où le soleil se lève. Ils y ont construit de petites maisons en bois. Elles étaient dispersées jusqu’à l’embouchure menant à Louvicourt. Ils les quittaient l’automne venu pour retrouver leur territoire. Notre bande était encore semi-nomade.
Pierre P. raconte : « En face du lac, dans la baie, il y avait des arbres écorchés, comme des indicateurs de la présence d’individus sur ce territoire. »