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Les animaux dans les guerres et leur représentation artistique

Les diverses fonctions des animaux dans les armées

Les animaux sont associés au monde militaire depuis très longtemps. Certains sont des mascottes et des compagnons dont la fonction est de stimuler le moral des troupes, tandis que d’autres jouent un rôle actif dans le transport et les communications. Enfin, d’autres aident les troupes dans les durs travaux physiques qu’exige toute manœuvre militaire.

Ces animaux ont des interactions continuelles et complexes avec les militaires. Pour cette raison, il n’est donc pas surprenant que des soldats aient voulu représenter des animaux dans leurs travaux d’artisanat liés à la guerre. Les mascottes animales sont un sujet commun dans les représentations peintes. Celles-ci figurent sur les murs des mess, sur les cheminées des navires et souvent même sur les sacs de paquetage personnels.

 

Sac de paquetage marin très usé, portant l’image peinte d’un chien spaniel anglais.

Un marin a orné son sac de paquetage avec l’image de la mascotte de son navire, probablement un chien nommé « Freckles. » (toile, peinture, 162,6 x 226,1 cm, Seconde Guerre mondiale.)

 

Les mascottes animales : les chiens sur les navires et les sacs de paquetage marins.

Lors des deux guerres mondiales, de nombreuses mascottes vivaient à bord de navires de la Marine royale canadienne. Les officiers affectionnaient ces animaux et les traitaient avec tendresse; c’est pourquoi ils figurent souvent sur divers objets façonnés ou modifiés par des officiers.

Il existe, par exemple, un sac de paquetage marin portant l’image de la mascotte d’un navire. Ce chien est tout probablement « Freckles », un spaniel anglais qui était la mascotte du NCSM Atholl, une corvette servant d’escorte de convoi dans l’Atlantique.

Les chiens ont également joué un rôle particulier dans l’armée de terre. Durant la Seconde Guerre mondiale, la mascotte du Royal Scottish Regiment était un chien saint-bernard. Après sa mort, les soldats lui rendirent hommage en le faisant incinérer et conservant ses cendres dans une urne en argent très ornementée.

Le cas particulier de « Paddy »

Il était plutôt rare qu’un régiment fasse empailler un chien ou un cheval entier par un taxidermiste.

Mais il eut pourtant l’exemple d’un chien nommé « Paddy. » Ce chien s’est « joint » à la 4e Ambulance de campagne lors de son entraînement au Parc des expositions de Calgary au début de la Première Guerre mondiale. Il monta dans un train avec ce corps d’ambulanciers pour se rendre à Halifax, puis traversa l’Atlantique à bord d’un navire de troupes, arrivant en Angleterre le 28 avril 1915.

 

Chien golden retriever de race croisée, naturalisé et portant un collier de cuir. Il est monté sur une plaque de bois.

« Paddy », mascotte de la Première Guerre mondiale. (chien naturalisé, bois, cuir, métal, 1918.).

 

Après une période d’entraînement en Angleterre, l’unité fut envoyée en Belgique et en France, où elle prit part aux batailles de Saint-Éloi, de la Somme, de Vimy, de la cote 70 et de Passchendaele. « Paddy » accompagna l’unité lors de tous ces affrontements.

À la fin de la guerre, les hommes de l’unité voulurent ramener « Paddy » au Canada avec eux. Mais sa présence ne fut pas autorisée à bord du navire. Ils furent donc forcés de le faire empailler par un taxidermiste anglais.

Cet animal avait une profonde signification pour les membres de l’unité avec laquelle il avait servi. Ceux-ci ne manquaient jamais d’apporter « Paddy » à toutes leurs réunions. En 1972, les soldats choisirent d’en faire don au Glenbow Museum de Calgary.

Des chevaux sur les champs de bataille… et les bureaux

Dans l’armée de terre, jusqu’après la Première Guerre mondiale, les officiers de cavalerie montaient à cheval. À cette époque, il était très courant de créer un objet-souvenir avec le sabot d’un cheval favori après sa mort. Ces objets prenaient souvent la forme d’un cendrier ou d’un encrier. Ils portaient généralement une inscription rendant hommage à ce cheval.

Ces types d’objets témoignent du profond attachement de l’officier pour son cheval. Par exemple, Raymond Theodore Pelly a servi pendant la guerre des Boers enAfrique du Sud. Il est ensuite devenu lieutenant-colonel du Princess Patricia’s Canadian Light Infantry (PPCLI) au cours de la Première Guerre mondiale. Après la guerre, l’armée lui présenta un encrier fait à partir du sabot de son cheval, nommé « Maxixe. »

 

Sabot de cheval avec formes en argent lustré au dessous et au sommet. La forme d’argent au sommet évoque le bas de la jambe du cheval et un couvercle s’ouvre pour révéler un encrier.

Un encrier, fait avec un sabot de cheval, portant sur son couvercle l’inscription (en anglais) : MAXIXE, CHEVAL DE BATAILLE DU LIEUT. COL. R.T. PELLY, O.E.M., COMMANDANT LE PRINCESS PATRICIA’S CANADIAN LIGHT INFANTRY, DURANT LA GRANDE GUERRE, 1914-1918. (argent, sabot, métal, verre, 7,5 x 13,7 x 10,2 cm, 1918.)

 

L’objectif social de la commémoration

La commémoration des mascottes et des animaux de compagnie a un but précis : elle sert à célébrer et préserver symboliquement les qualités de loyauté et de dévotion dont les animaux bien traités font le plus souvent preuve. Les mascottes représentent figurativement l’ensemble d’un groupe, et leur préservation ainsi que leur commémoration honorent donc le groupe dans son entier.

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