1. Magog à travers le temps
Magog vers 1838-1839
Magog est une ville de la région des Cantons-de-l’Est, province de Québec (Canada). Elle est située à la décharge du lac Memphrémagog. Cette localisation géographique est ce qui inspira les deux noms que porta la ville au cours de son histoire, soit «The Outlet» (la décharge) et «Magog». Cette dernière dénomination dérive probablement des toponymes abénakis «Namagok » (à la truite saumonée) ou «Mamhlawbagak» (au lac vaste) [1].
La région du lac Memphrémagog fut occupée par les Amérindiens au plus tôt depuis la période du paléoindien (12000 à 8000 av. J.-C.). Au 17e et 18e siècle, cette région faisait partie du territoire de chasse des Abénakis. L’ouverture de la colonisation en 1792, suite à la proclamation du lieutenant-gouverneur Alured Clarke et la création des Cantons-de-l’Est, entrava la libre circulation des chasseurs-cueilleurs abénakis. Ceux-ci n’y vivant pas de manière permanente, cela facilita l’établissement des colons et leur appropriation progressive du territoire [2].
La première occupation connue de la décharge du lac Memphrémagog fut un barrage à poisson, probablement construit par une nation abénaquise. Selon le quaker Nicholas Austin, ce barrage était toutefois abandonné lorsqu’il arriva en 1795. Ce premier pionnier d’origine américaine ne s’y installa pas et vendit ses terres et le moulin qu’il y construisit à Ralph Merry III, originaire du Massachusetts. Ce dernier arriva à l’Outlet avec sa famille en 1799, ce qui permit la fondation d’un hameau [3].
Comme dans plusieurs localités des Cantons-de-l’Est, ce furent donc des pionniers d’origine américaine qui furent à l’origine de Magog, qui reçut ensuite progressivement des migrants d’origine britannique, écossaise, irlandaise et canadienne-française.
Ceux-ci s’établirent à proximité de la rivière Magog, qui fournissait l’énergie nécessaire aussi bien au premier moulin de la fin du 18e siècle qu’aux usines de la fin du 19e et du début du 20e siècle.
Ce type de peuplement est d’ailleurs visible sur les images et les plans ci-dessous, qui permettent d’observer la croissance de Magog sur une période d’environ cent ans. Enfin, puisque l’exposition traite de l’évolution de l’éducation, nous avons encerclé les différentes écoles afin de vous permettre de les situer dans l’espace.
Magog en images
Magog vers 1900
Magog en 1929
Magog à travers ses plans et ses cartes
Canton de Magog, créé en 1849
Village de Magog en 1863
Ville de Magog en 1920
Ville de Magog en 1951[1] Pierre Paré, (1985), La toponymie des Abénaquis, Commission de toponymie: Gouvernement du Québec, p. 52 et 55.
[2] Sur le paléoindien, voir Michel Gagné. (2015, mars). Culture Paléoindienne. Dans Canada Historica. Récupéré de https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/culture-paleoindienne. Sur l’occupation de la région du lac Memphrémagog lors du paléoindien et durant la période du 9e au 11e siècle, voir Paul Carignan, «The Abenakis – Past and Present», Stanstead Historical Society Journal, vol. 18, 1999, pp. 24-26. Sur l’occupation de la région du lac Memphrémagog durant l’époque coloniale, voir Vincent O’Brien «An Address To The Stanstead Historical Society», Stanstead Historical Society Journal, vol. 4, 1971, pp. 24-33. Sur les Abénakis, voir Jeanne Morazain, «Sutton, terre des Abénakis», Histoire Québec, vol. 19, no. 3, 2014, pp. 15-19.
[3] Sur la fondation de l’Outlet, voir Maurice Langlois et Serge Gaudreau, Magog en mots et en images: 50 événements marquants de son histoire, Magog, les auteurs, 2018, p. 25 à 29 ; Harry B. Shufelt, Nicholas Austin: The Quaker…and the Township of Bolton, Knowlton, Brome County Historical Society, 1971, p. 142-144 ; William Bryant Bullock, Beautiful Waters, vol. 1, Ayer’s Cliff, Les Editions Pigwidgeon, 1985 (1926), p.57-62.