8. Les congrégations religieuses et la consolidation du système scolaire catholique
La croissance très rapide de la communauté canadienne-française de Magog à partir de la décennie 1880 obligea le système scolaire catholique à s’ajuster. Pour faire face à la hausse subite des besoins scolaires, le curé Charles-Édouard Milette misa sur la venue de congrégations religieuses enseignantes.
C’est dans ce contexte qu’arrivèrent les Sœurs Marianites de Sainte-Croix et des Sept Douleurs en 1885, les Frères du Sacré-Cœur en 1895 et les Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus en 1907. C’est aussi dans ce contexte que furent construites les écoles suivantes : l’école de la rue du Collège en 1884 (qui devint l’Académie St-Patrice en 1895), le couvent des Sœurs de Sainte-Croix en 1891 (qui devint le couvent Sacré-Cœur en 1909) et la nouvelle Académie St-Patrice en 1915.
En dehors de la construction de bâtisses et de l’arrivée de nouveaux professeurs, l’un des impacts les plus importants de la cléricalisation du système scolaire catholique fut la quasi-disparition de l’école mixte chez les catholiques. Sauf exceptions, comme ce fut le cas de l’école de la rue du Collège, les congrégations religieuses masculines n’enseignaient qu’aux garçons et les congrégations féminines n’enseignaient qu’aux filles.
La séparation selon le sexe eut un impact sur la fréquentation scolaire, car elle introduisit de nouvelles contraintes. Dans certains cas, les filles avaient tendance à quitter l’école prématurément. Elles « [étaient] souvent confrontées à fréquenter une école payante et plus dispendieuse pour terminer le cours primaire, étant donné que les classes supérieures [étaient] offertes plutôt par le pensionnat [1] »,ce qui n’était pas le cas pour les garçons.
D’un autre côté, séparer les garçons et les filles demandait la construction de deux fois plus d’écoles. Or, en l’absence d’une école de garçon dans leur quartier, les garçons du quartier est de Magog étaient probablement plus prompts à intégrer le marché du travail que les garçons du centre-ville. La première école pour garçons de Magog-Est ouvrant en 1937, les garçons devaient donc «fréquenter l’école de l’autre paroisse ou […] mettre un terme à leur scolarisation pour aller travailler à l’usine non loin de chez eux [2] ».
Malgré ces limitations, rappelons toutefois que les places scolaires dédiées aux enfants catholiques augmentèrent grandement grâce à l’arrivée des congrégations religieuses.
Les congrégations religieuses à Magog
Les écoles
L’école de la rue du Collège
Le couvent de Sainte-Croix/du Sacré-Cœur/Saint-Patrice
Le collège/Académie Saint-Patrice
Les élèves
Au couvent de Sainte-Croix/du Sacré-Cœur/Saint-Patrice
À l’Académie Saint-Patrice
[1] Alain R. Roy (mémoire de maîtrise) Le développement de l’instruction publique catholique à Magog : ses rapports avec le processus d’industrialisation, 1879-1943, Université de Sherbrooke, 1995, p. 101.
[2] Ibid. p. 121.