4. Les écoles de rang : une première infrastructure scolaire
Plusieurs écoles de rang vinrent ensuite s’ajouter à la « petite école rouge » à partir de la décennie 1830. Il y en avait sept en 1857, onze en 1879 et seize en 1931 [1]. Elles avaient habituellement les mêmes caractéristiques. Construites en bois, ces écoles avaient une seule salle de classe et parfois un logement pour l’institutrice. Dans la classe, on retrouvait le bureau de ce dernier sur une tribune, un tableau noir et des signes religieux ostentatoires [2].
Seul l’enseignement élémentaire y était offert. Les enfants y apprenaient donc principalement les rudiments de la langue. C’est le cas, par exemple, des élèves d’Elaine Philbrick McKelvey (1920-2010), institutrice au début des années 1940 à l’école Brown (canton de Magog). Entre autres exercices, celle-ci faisait lire à ses étudiants le Sherbrooke Daily Record afin d’améliorer leurs capacités de lecture [3]. Les élèves pouvaient également étudier l’arithmétique, l’histoire, la géographie, la religion, la bienséance, le dessin et le chant [4].
L’instruction dans les écoles de rang était très souvent assurée par des femmes. Or, le travail d’institutrice était souvent difficile et ingrat. Pour un maigre salaire, et en plus des tâches d’enseignement, « [l’institutrice] était responsable de l’entretien, tel le chauffage du poêle à bois, en général à deux ponts, le ménage, le déneigement. Elle devait aussi puiser l’eau d’un puits pour satisfaire ses besoins et ceux des élèves [5] . »
Les écoles de rangs furent graduellement fermées et définitivement abandonnées lorsque fut créé le ministère de l’Éducation du Québec en 1964.
Schoolmates
Composé par le Magogois John Owen Donigan après 1931, le poème Schoolmates parle avec nostalgie de l’école de rang Ives (canton de Magog) que fréquenta le poète dans les années 1870.
Today I look upon the scene
Around where stood our district school,
The maples, they are just as green,
Their shade alluring and as cool.
The Red schoolhouse, I see it not,
The walls have fallen by decay,
The grass is green upon the spot
Where oft’ we romped at play.
While standing there in single thought,
The days return, when we
Our childish battles fought,
Beneath this same old tree.
You, boys and girls who gathered here,
With books and dinner pail, each day
Strong, full of life without a fear
Lest you might go astray.
I know that some have passed beyond
The turmoil of all earthly strife,
Of them my recollections fond,
Shall last as long as life.
To they, whose lot is not to roam
On wooded hills or to the plains,
To blaze a trail and make a home,
To sow and reap the golden grain.
Had you and I Forseen that day
What time alone, alas now gone,
Impart to us along the way
What might have been if we had known.
The die is cast, the years have gone,
We cannot live ours lives again
But trust that hope witch led us on
To seek our goal was not in vain.
Hope, He gave us to sustain,
Lead us that we might not stray,
Help us worthy aims attain,
Ere we reach the final day [6].
[1] Maurice Langlois. (2016, 22 juillet). École de rang du Canton de Magog, Le Reflet du Lac. Récupéré de: https://www.lerefletdulac.com/la-petite-histoire-des-ecoles-de-rang-au-canton-de-magog/; Alain R. Roy (mémoire de maîtrise) Le développement de l’instruction publique catholique à Magog : ses rapports avec le processus d’industrialisation, 1879-1943, Université de Sherbrooke, 1995, p. 23.
[2] Guy Valiquette « Les premières lois scolaires (survol) 1841-1960 », Histoire Québec, Vol. 19, no. 3, 2014, p. 22.
[3] Brenda Hartwell (dir.) Days To Remember : One room schoolhouses in the Eastern Townships of Quebec, Sherbrooke, Canadian Federation of University Women Sherbrooke & District, 2007, p. 112.
[4] Maurice Langlois, op cit.
[5] Ibid.
[6] John O. Donigan, Reminiscences of my Old Home and Other Poems, Sherbrooke, Maurice Langlois, 2000, p. 29-30.