La chaussure à Contrecoeur: une histoire de famille
Entrevues réalisées par Julie-Anne Tremblay, Monique Provost-Chatigny, Karine Chagnon, Marc-Antoine Malo et Gabriel Laprade
Montage réalisé par Gabriel Laprade
Dans cet extrait vidéo, on voit tour à tour 6 personnes nous raconter brièvement un souvenir ou nous expliquer leur lien avec l’industrie de la chaussure à Contrecœur.
D’abord, Léopold Hamel, assis devant un mur blanc, explique que presque tous les gens qui ont habité à Contrecœur ont travaillé dans la chaussure.
Ensuite, Claire Papin, assise dans son fauteuil devant une fenêtre, nous parle de l’entreprise familiale pour laquelle elle a commencé à travailler.
Après, c’est au tour de Marcel Charron de nous raconter sa première rencontre avec le gérant de la Manufacture Lafayette. M. Charron est assis dans sa chaise berçante et se balance vigoureusement.
Vient ensuite Marguerite Cormier, assise dans sa chaise berçante devant son foyer en pierres, qui nous donne une idée des conditions salariales de l’époque alors qu’elle avait environ 16 ans. Elle gagnait 17,5 cennes de l’heure à poser des œillets.
Le cinquième intervenant est Gilles Tétreault. Il est confortablement assis chez lui dans un canapé brun et raconte qu’il a suivi le même chemin que ses parents, ce qui l’a amené à travailler à la manufacture Papin.
Finalement Joe Bichai se remémore l’atmosphère particulier de la manufacture Lafayette de Contrecœur. Il est assis dans la salle de conférence de l’usine Genfoot de Lachine, à Montréal. On voit d’ailleurs des bottes d’hiver en exposition sur le mur blanc derrière lui.
Transcription:
Léopold Hamel
Contrecœur, si on parle de résidents, 90 % du monde ont travaillé dans les chaussures. Si c’est une personne que ça fait trente ans, que ça fait trente ans qui reste à Contrecœur, y’a travaillé, ou quarante ans, y’a travaillé dans la chaussure. Puis si elle est native, c’est encore pire.
Claire Papin
J’ai commencé à travailler à la manufacture de la famille Joseph Papin. Après ça, mon père a parti une manufacture, la Leo’s Shoe. Y’a parti ça.
Marcel Charron
Il dit, t’es un petit Charron toi? J’ai dit Marcel Charron. Ton père? Armand Charron. Ah ben, je l’ai bien connu ton père moi. Il dit: Les Charron, c’est des gars de bottines, des gars de chaussures. Il dit : on va faire un bon cordonnier avec toi.
Marguerite Cormier
J’étais une petite étudiante de 16 ans, 15-16 ans. J’ai travaillé sur une machine, j’ai posé des œillets. J’avais 17 cennes et demie de l’heure. Je travaillais presque 70 heures par semaine.
Gilles Tétreault
J’ai travaillé dans la chaussure parce que mes parents travaillaient là. Mes parents sont rentrés chez Joseph Papin qui était, le premier Joseph Papin, c’était le fondateur de la chaussure à Contrecœur. Je pensais de faire ça en sortant de l’école. J’ai commencé au restaurant chez Philippe, puis après ça, il y a eu une ouverture pour moi à 16 ans à peu près. J’avais 16 ans.
Joe Bichai
Premièrement, la ville de Contrecœur, c’est une petite ville où tout le monde se connait. C’est quand même ce qui fait un petit peu la beauté de cette usine-là, c’est que tout le monde était comme on dit : tricoté serré. C’est une grande famille.