De nouvelles méthodes de travail
Entrevue réalisée par Karine Chagnon
Montage réalisé par Gabriel Laprade
Joe Bichai est assis dans la salle de conférence de l’usine Genfoot de Lachine, à Montréal. C’est la raison pour laquelle on voit des bottes d’hiver en exposition sur le mur blanc derrière lui. Il explique ici le nouveau concept qu’il a mis en place afin d’augmenter la productivité de la manufacture.
Transcription:
Dans ce concept-là, on veut former des employés pour qu’ils soient polyvalents. Être polyvalent, c’est-à-dire apprendre différentes machines. Donc c’est sûr qu’il y avait beaucoup d’inquiétudes. On parle, les gens nous regardent, on entend les mouches voler, mais tu peux voir le body language (langage corporel) que les gens sont inquiets. Puis très souvent, je regarde dans les autres usines qu’on a, quand on demande des volontaires, des fois, il faut quasiment aller les chercher par le bras. Sont pas toujours intéressés. À notre grande surprise, on avait besoin, je pense, de 6 ou 7 employés, ils étaient une trentaine qui voulait participer à ça. Déjà, c’était un signe que, bon, les gens, les employés sont ouverts à l’idée. Donc on fait notre test. On a commencé à mesurer, on a marqué, exemple : un morceau de cuir, qui avait pris 28 jours avant pour sortir… taille un morceau de cuir, mais lui aussi il taille un lot à la fois. On veut aller plus tard à une pièce à la fois. Mais même un lot, un lot c’est comme 12, ça a pris, je dirais, même pas 10 minutes à être cousu, parce qu’on est tous côte à côte puis chaque opération est comme 30 secondes. On a dit : ok, bien là on sait que c’est un check (réussi) pour les délais de livraison. On vient d’améliorer de plusieurs centaines de pour cent.
Les économies sur papier maintenant étaient confirmées par notre module-école. C’est là qu’on a commencé avec nos mécaniciens à modifier les machines à coudre pour pouvoir travailler debout. Ça a pris vraiment un effort colossal de toutes les personnes impliquées. Puis ça, c’est la beauté encore une fois d’une usine comme à Contrecœur, c’est que le mécanicien, que ce soit Francis ou quelqu’un d’autre, ils font de tout. C’est pas comme, ils sont habitués à se débrouiller avec ce qu’ils ont. À part la quincaillerie qu’ils peuvent aller voir à Contrecœur, y’ a pas les services qu’on a ici dans une grande ville comme Montréal où tout est à côté de nous. Ils sont très débrouillards puis ils font de tout. Donc c’est un mécanicien de machines à coudre, mais il peut plier du métal, il peut souder, il a toutes les compétences voulues pour pouvoir justement faire des changements.