Les métiers de Gilles

Gilles Tétreault est assis sur un divan en cuir, dans son salon. Il nous raconte les métiers qu’il a exercés à la manufacture Lafayette.

Transcription:

J’ai commencé à travailler du côté de ma mère qui était contremaitresse du « fittage ».   Y’ avait peut-être une vingtaine de filles.  Puis moi j’ai rentré là, c’était des grands shafts (manches) avec des moulins après ce shaft-là, puis moi je réparais les straps (courroies).  Un moment donné les straps cassaient ou elles débarquaient puis j’allais réparer ça.  Mais j’avais rien que l’intention de m’en aller du côté des hommes où mon père travaillait.  Ça payait plus.  Après un an à peu près, j’ai transféré du côté des hommes.  Moi, dans ce temps-là, je taillais la doublure qu’on appelle.  La doublure, ça c’est le premier stage.  Tu taillais avec un couteau à la main, à peu près 8 d’épais des cotons puis différentes doublures de souliers.

Après avoir fait ma doublure, j’ai tombé à la job dans le cuir, puis là, je travaillais pas mal steady (régulièrement).  De temps en temps, quand il manquait d’ouvrage, au lieu de me slacker (congédier), il disait : tu vas aller au premier étage, tu vas travailler dans le shipping (l’expédition).  Puis un moment donné, tu vas aller au deuxième remplacer untel qui est malade.  J’ai fait tous les jobs comme ça.  Je faisais les patrons aussi.  Les patrons de chaussures chez Papin, j’avais appris ça.