L’héritage de Contrecœur
Autrefois l’une des fiertés de l’économie québécoise, l’industrie de la chaussure est aujourd’hui assiégée dans ses derniers retranchements par la concurrence étrangère.
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Dans les années 50, le secteur comptait environ 300 fabricants d’une certaine importance au Canada, selon l’Association des manufacturiers de chaussures du Canada [AMCC]. Il ne resterait plus qu’une vingtaine de fabricants aujourd’hui, les produits chinois ayant déjà conquis à eux seuls 80 % du marché canadien. Près de 40 % du total des effectifs restant se trouveraient au Québec avec 1765 emplois. On y dénombrait encore le double de travailleurs pas plus tard qu’en 2003.
Éric Desrosiers, Le Devoir, 23 octobre 2006
Vers la fin des années 1950, l’arrivée d’entreprises sidérurgiques dans la région, dont la Sidbec — Dosco, la Iron Ore et la Steel Company of Canada supplante progressivement l’industrie de la chaussure comme principal employeur du village.
Inauguration de l’usine Sidbec à Contrecœur en 1972
L’époque où « tout le monde du village a travaillé dans chaussure » s’éclipse de plus en plus de la mémoire collective. Quelques traces font un clin d’œil à la belle époque de la chaussure : les rues Charron, Papin et le parc Joseph-Papin ; la manufacture Lafayette qui trône toujours au coin de la rue l’Heureux ; la magnifique maison en brique construite par les Papin sur la route Marie-Victorin et celle jadis habitée par Albert Charron sur la rue Saint-Antoine ; une plaque en pierre placées autour du monument Sacré-Cœur sur laquelle il est gravé que celui-ci a été érigé en 1922 grâce aux donations des employés de la Joseph Papin ltée et ceux de la manufacture d’Albert Charron.
Si ces éléments continueront à faire un clin d’œil à cette belle époque, les récits des gens qui ont fait vibrer les manufactures disparaitront peu à peu. Nous avons préservé dans ces pages d’histoire une petite partie de notre richesse collective locale en hommage à tous ceux et celles qui ont un jour chaussé le Québec.
L’usine Genfoot vers 1925
Projections multimédias sur l’usine Genfoot en 2018