Une modernisation nécessaire
Au début des années 90, les pourparlers entre le Canada, les États-Unis et le Mexique en vue de la création de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) préoccupent l’entreprise. Joe Bichai, ingénieur industriel nouvellement à l’emploi de Genfoot, souhaite donc changer certaines façons de faire afin d’améliorer la productivité et de garder l’usine compétitive face à de nouveaux concurrents en provenance de marchés émergents.
Une rencontre est alors organisée avec tous les employés, une première dans l’histoire de l’entreprise. Le voici qui nous explique d’abord le contexte qui a mené à cette rencontre inédite et ensuite, les habitudes de travail qui, selon lui, devaient être modifiées.
Le début des années 1990 (sous-titrage disponible en FR et EN) – Regarder la vidéo avec la transcription (FR)
Des changements à venir (sous-titrage disponible en FR et EN) – Regarder la vidéo avec la transcription (FR)
Elle lance alors un projet-pilote inspiré du système modulaire et du système de production Toyota. Le produit est confectionné de A à Z par une petite équipe multidisciplinaire placée autour d’un module en forme de U. Chaque module est en quelque sorte une micro-manufacture.
Les résultats du projet-pilote sont renversants. En plus d’une augmentation du volume de production dans des délais nettement plus courts, la qualité du produit est meilleure et le nombre d’accidents de travail diminue. Mais la mise en œuvre ne se fait pas sans heurts. Pour les employés devenus maîtres des opérations qu’ils avaient à exécuter, ces changements ont exigé de leur part une grande adaptabilité et de la polyvalence, comme nous le raconte Joe Bichai dans le vidéo qui suit et Gilles Tétreault par la suite.
De nouvelles méthodes de travail (sous-titrage disponible en FR et EN) – Regarder la vidéo avec la transcription (FR)
Les modules (sous-titrage disponible en FR et EN) – Regarder la vidéo avec la transcription (FR)
Une page d’histoire se tourne. Chez Lafayette, à la différence des autres manufactures contrecœuroises qui ont toutes connu sensiblement le même mode de fonctionnement au cours de leur existence, on ne verra plus ces longs convoyeurs sur lesquels transitent de département en département des chaussures en devenir. Fini le temps où l’on effectue une seule tâche à longueur de journée, fini aussi la rémunération à la pièce. Désormais, tous les employés sont payés selon un tarif horaire.
Ce nouvel environnement sera celui de nombreux travailleurs et travailleuses. En 1993, plus de 300 personnes gagnent leur vie chez Lafayette où l’on fabrique 8000 paires de bottes par jour !