L’époque des boîtes à chanson prend fin
En 1974, la Butte à Mathieu a de la difficulté à joindre les deux bouts. L’entreprise, qui n’a jusqu’alors jamais reçu de subventions gouvernementales, tente sa chance auprès de Québec et d’Ottawa. Pourquoi pas ? Plusieurs théâtres et les lieux de diffusion culturelle sont subventionnés. Devant l’incapacité de s’entendre avec le ministère des Affaires culturelles, Gilles Mathieu doit déclarer faillite. La Butte est vendue à l’encan à l’été 1976.
Les temps changent. La relève n’attire plus autant. Les débutants d’hier sont devenus des vedettes et se produisent désormais dans de plus grandes salles, dont celles de la Place des arts et du Patriote de Ste-Agathe appelé à l’origine La Sablière et que Gilles Mathieu a mis sur pied en 1967.
Le Québec s’approprie sa culture et fait naître des célébrités internationales. Le 7 septembre 1970, Robert Charlebois présente un spectacle à la Place des nations de l’île Sainte-Hélène devant 25 000 personnes. Le public est au rendez-vous et permet à plusieurs de bien vivre de leur art.
En 1976, alors que l’idée d’indépendance prend le pouvoir à Québec, la grande époque des boîtes à chansons cède la place. Le temps est venu pour la chanson québécoise tout comme pour le Québec de se lancer sur les plus grandes scènes du monde.
Aujourd’hui encore, la boîte à chansons est présentée par plusieurs artistes comme un lieu exceptionnel où la proximité permettait tant aux artistes qu’aux spectateurs de vivre un moment unique à grandeur humaine.