Une nouvelle République en Amérique
En 1967, dans le sillage du débat indépendantiste, Gilles Mathieu annonce la création de la première République de la chanson francophone et se proclame président à vie. La Butte étant la capitale de cette république, Raymond Lévesque et Claude Michaud sont élus maire et gendarme. Pour l’occasion, des passeports sont imprimés pour les aspirants citoyens.
Au cours des années 1960, les chansons qui résonnent à la Butte sont des chants de résistance et de libération. Elles portent l’espoir de créer un pays à l’image de cette jeunesse avide de s’ouvrir au monde et de le conquérir. La République de la Butte est la version chantée de celle qui s’annonce pour le Québec. Les chansonniers sont les porte-parole de ce pays à naître. Leur poésie et leur musique en définissent les contours et les aspirations. La chanson est politique. Elle est féministe, indépendantiste, pacifiste, écologiste. Elle défend, accuse, revendique.
En 1969, Gilles Mathieu organise une grande fête populaire. Les 10 ans de la Butte et la seconde année de la République sont célébrés en grande. Tous les fidèles de la boîte à chansons, artistes et spectateurs, sont invités.
Après le souper, un jam se prépare : Raymond Lévesque au piano, Robert Charlebois à la batterie et Jean-Guy Moreau à la basse. Claude Gauthier entame une chanson écrite avec Charlebois : Marie-Noël. Dans un coin, Georges Dor et le poète Gaston Miron applaudissent. Philippe Gagnon et son violon s’apprêtent à faire swinger la compagnie !