Les Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil : des défricheuses!
À la fin du 19e siècle, la vie est difficile et la culture de légumes est nécessaire, même pour une congrégation religieuse. Il faut bien se nourrir comme tout le monde. Et des bouches à nourrir, il y en a de plus en plus car les entrées en religion augmentent rapidement.
Arracher les arbres, enlever les pierres, cultiver la terre, ensemencer, va de pair avec déraciner les défauts et faire croître la vertu.
Citation de Mère Fondatrice aux jeunes novices.
Dès 1896, la Fondatrice et les sœurs défrichent une parcelle de terre près de leur monastère pour aménager un jardin. Dans une forêt dense aux racines profondes parsemées de pierres, elles bûchent, piochent, épierrent avec entrain et courage. Dès qu’une petite étendue de terrain est défrichée, elles ensemencent. Le travail se fait dans les rires et la bonne humeur. Quelle joie pour ces jardinières de voir, à la fin de l’été, le menu de la table agrémenté de légumes frais du jardin! Durant l’hiver, elles ne chôment pas non plus. Près du monastère, elles construisent un hangar qui sert à la fois d’étable et de poulailler ainsi qu’une laiterie surmontée d’une glacière. L’année suivante, l’eau et l’électricité sont installées partout et facilitent l’arrosage du jardin. Les jeunes défricheuses vont poursuivre leur travail et continuer à l’agrandir. En 1908, la récolte est impressionnante : 205 citrouilles, 126 minots de patates (près de 4 500 lb), 36 minots de carottes (près de 1 200 lb) et 24 minots de navets (près de 840 lb).
En 1910, lors de la construction de leur nouveau couvent situé dans la forêt plus haut sur le cap, les sœurs se remettent au travail et défrichent une nouvelle parcelle de terre pour un jardin. Elles possèdent maintenant un immense et beau potager. Sœur Saint-Philippe-de-Néri (Marie-Anne Lemay) devient la jardinière attitrée, de 1925 à 1948.
Ce grand jardin, près du couvent, nourrit la congrégation pendant plusieurs années. Suite à la création de l’école normale et de l’école ménagère, les constructions prennent peu à peu la place de la terre.
Cette terre où notre communauté a pris racine, nos devancières l’ont vraiment gagnée à la sueur de leur front et à la force de leurs bras.
Sœur Monique Gaudin (Saint-Réjean)
Dans cet extrait audio, Sœur Jeanne d’Arc Larouche (Sainte-Luce) raconte que les sœurs cueillaient plusieurs sortes de fruits (gadelles, pommettes, prunes) poussant autour du premier monastère, pour en faire spécifiquement de la gelée pour les malades.
Écoutez l’extrait audio avec la transcription: Sœur Jeanne d’Arc Larouche (Sainte-Luce)