Des fascines jusqu’au nylon
Peu importe les époques et les matériaux, le principe de capture des anguilles en zone de marée est toujours le même.
Comment fonctionne une pêche à anguilles? – Regardez la vidéo et sa transcription
Les fascines, des murs de branchages
Les fascines que l’on utilisait anciennement sont des branchages liés entre eux de manière à fermer ou combler un espace. Une pêche à fascines, c’est un assemblage d’aulnes ou de fines branches de sapin passées successivement d’un côté et de l’autre de piquets en épinette noire.
Les fascines sont entrelacées de bas en haut, une rangée à la fois. Elles sont comprimées vers le sol pour donner plus de densité et de résistance au mur.
Chaque pêcheur construisait ses engins de pêche selon les savoirs acquis par l’oralité et l’observation de l’environnement. Il n’y avait pas deux pêches à fascines pareilles. Cette diversité est toujours valide aujourd’hui. Les méthodes de construction reposent sur la localisation du site et la morphologie du terrain. Les matériaux disponibles, l’ingéniosité et l’habileté de chaque pêcheur en sont aussi responsables.
Les matériaux modernes
Aujourd’hui, les filets ont remplacé les fascines, mais le plan d’installation est demeuré le même. L’avènement des filets a facilité grandement l’installation des engins de pêche. Certains pêcheurs ont utilisé le treillis métallique avant d’opter pour le filet de nylon. Toutefois, à l’est de Montmagny, ce matériau a vite été mis de côté. Le peu de maniabilité jumelé à des facteurs de dégradation dus à l’eau saumâtre, la force des vagues et les débris à la dérive en sont les principales raisons.
Les pêches à filets flottants
Depuis la fin des années 1970, des flotteurs sont ajoutés aux filets des ailes ou murs de la pêche, ainsi qu’une rangée double de grands poteaux aux extrémités de ces ailes. Des représentants de l’Association des pêcheurs d’anguilles du Québec ont appris cette façon de faire lors d’un voyage d’études en Suède.
Petit lexique de la pêche à l’anguille
Aile de chasse : Mur composé de filets verticaux formant un angle aigu ou V avec l’aile principale de la pêche.
Ansillon : Première pièce en forme d’entonnoir située au point de rencontre des filets de pêche formant un V pour y guider l’anguille.
Bourrole : Seconde pièce en forme d’entonnoir, mais plus petite que l’ansillon, faisant le lien entre l’ansillon et le coffre.
Estran : Bande de terre qui est couverte à marée haute et découverte à marée basse.
Fascine : Assemblage de branches lacées entre des piquets, semblable à de la vannerie.
Grande aile : Mur composé de filets verticaux, perpendiculaire à la rive et guidant l’anguille vers l’ansillon.
Pêche, pêcherie : L’ensemble des engins de pêche installés sur l’estran.
Perche de rets : Longue perche de bois qui sert à installer et à tenir en place le filet qui superpose le deuxième étage de la pêche.
Rets : Filet, ouvrage de corde, de fil, etc., noué par mailles et ajouré, pour prendre du poisson, des oiseaux.
Saillebarde : Filet monté sur un cadre carré en fer et muni d’un manche qui sert à recueillir les poissons dans les coffres s’ils sont nombreux ou lorsqu’il y a de l’eau dans le coffre.
Tendre : Installer les engins de pêche sur l’estran pour capturer l’anguille ou d’autres poissons.