Une intrigante différence
Chaque pêcheur construit ses engins de capture à sa manière. De légères différences sont visibles d’une pêcherie à l’autre. Toutefois, des différences très marquées d’est en ouest de la Côte-du-Sud sont intrigantes.
Eau salée et fortes vagues
La partie ouest de la Côte-du-Sud serait moins encline aux vagues parfois très dévastatrices. L’eau est douce, le fleuve plus étroit et il semble y avoir moins de varech.
Les pêcheurs de cette région construisaient un grand parc formé de treillis métallique. L’intérieur du parc était divisé en deux ou plusieurs chambres séparées par des cloisons également en treillis. Passant d’une chambre à l’autre, l’anguille se retrouvait en bout de course prise au piège dans un vivier.
En aval de Berthier-sur-Mer, l’eau est saline et devient salée à la hauteur de Rivière-Ouelle. La force du vent de tempête génère des vagues impressionnantes qui transportent des débris lourds.
Des pêcheurs sud-côtois ont expérimenté les parcs et le treillis métallique. Ces installations n’ont pas eu la faveur des pêcheurs, car le treillis est difficile à manipuler et il résiste mal aux contraintes et intempéries. Les pêcheurs ont majoritairement utilisé des engins fixes semblables à ceux encore installés sur l’estran au Kamouraska. Une exception a confirmé cette tendance.
À Saint-Vallier, à la pointe Labrecque (autrefois appelée pointe à l’Ardoise), trois générations de pêcheurs ont fait les choses bien différemment, et cela, dès la fin du 19e siècle.
Désiré Labrecque, le grand-père, faisait fabriquer son filet en fil de cuivre par un artisan du village. Son fils, Misaël, a appris de cet artisan vers 1925. Rodrigue Labrecque se rappelle très bien que son père, Misaël, lui ait enseigné la technique au milieu des années 1940. Il est impossible de retracer l’origine de l’utilisation de ce type de filet. Est-ce une idée de Désiré Labrecque ou avait-il vu cette pratique ailleurs ?