Être grasse et voyager léger
Vidéo réalisée par le Musée de la mémoire vivante
Informateur : Guy Verreault, biologiste de la faune
Date : 28 novembre 2016
Lieu : Rivière-du-Loup (Québec)
Une métamorphose exceptionnelle expliquée par Guy Verreault, biologiste de la faune.
Une photo d’anguille argentée formant un demi-cercle sur un sol sablonneux recouvert d’un mince film d’eau.
[Guy Verreault] Une anguille en migration n’a pas besoin de manger.
Tous les organes qui lui étaient utiles pendant les 20 ou 30 ans de sa vie en eau douce maintenant sont totalement désuets. Pourquoi entretenir un système qui est désuet, qui ne servira plus ? Nous savons que l’anguille mourra à la fin. Donc, l’estomac s’atrophie. Un estomac d’anguille qui pendant toutes ces années a servi à bouffer et digérer de la nourriture maintenant ne sert plus à rien.
Guy Verreault apparaît à l’écran, vu en gros plan jusqu’à la taille. Face à la caméra, il gesticule légèrement avec ses mains tout en parlant.
Quand nous les voyons passer à l’automne, l’estomac est tout simplement comme un petit fil. Il n’y a à peu près plus rien dedans. Donc, l’estomac est atrophié. Les gonades, par contre, prennent beaucoup de place. Bon, elles s’en vont se reproduire. Et même que l’anus du poisson, parce que le poisson évacue ses déchets par l’anus, l’anus est complètement fermé. Une façon de voir si une anguille est migratrice, on regarde l’anus. Si l’anus est complètement fermé, on sait que c’est une anguille qui migre.
Il y a toute une adaptation physiologique extraordinaire de ce poisson que l’on ne voit pas chez les autres poissons. C’est vraiment spécifique à l’anguille. Ce sont justement toutes ces adaptations qui ont permis, encore une fois, à l’anguille d’être un « success story » pour l’ensemble des poissons.