Du gras pour l’ultime mission
Vidéo réalisée par le Musée de la mémoire vivante
Informateur : Guy Verreault, biologiste de la faune
Date : 28 novembre 2016
Lieu : Rivière-du-Loup (Québec)
Le biologiste de la faune, Guy Verreault, décrit l’importance qu’a le gras accumulé par l’anguille au cours de sa vie en eau douce.
Guy Verreault apparaît à l’écran, vu en gros plan jusqu’à la taille. Face à la caméra, il gesticule légèrement tout en parlant.
[Interviewer] L’anguille sait quand elle est mature?
[Guy Verreault] Oui, il y a des signes physiologiques qui permettent à l’anguille de savoir qu’elle est prête à faire le voyage.
Le principal signe, c’est son pourcentage de gras, pour un animal. Nous on s’en rend pas compte parce que l’on est déconnecté un peu de notre survie maintenant.
Une carte géographique montrant le trajet de migration de l’anguille depuis le fleuve Saint-Laurent jusqu’à la mer des Sargasses apparaît.
Pour un animal, le gras c’est sa chance de survie. C’est la chance de vie pour une anguille qui aura à migrer.
C’est 4 000 km entre son habitat où elle a passé quasiment toute sa vie et où elle ira se reproduire. 4 000 km, ça demande de l’énergie. Quand on prend nos voitures, c’est de l’essence; quand une anguille migre, c’est du gras, tout simplement.
Guy Verreault, l’air jovial, revient à l’écran vu en gros plan jusqu’à la taille.
Donc, elle a besoin de gras pour se déplacer. Mais, elle a aussi besoin de gras pour se reproduire.
Une anguille normale, d’ici, d’à peu près un mètre peut contenir environ 12 à 20 millions d’œufs. Chacun de ces petits œufs-là a besoin d’une gouttelette de lipide, de gras, pour pouvoir flotter et pour pouvoir alimenter la future larve. Donc, pour l’anguille, quand elle a 20 % de gras, c’est O.K. L’anguille a 20 % de gras. Elle a les signes qui lui disent qu’elle peut migrer. Elle va donc migrer. Elle a assez de carburant pour se rendre jusqu’à l’endroit de reproduction. À cet endroit de reproduction, il lui restera suffisamment de ressources pour en mettre une petite gouttelette dans chacun de ses œufs de façon à ce qu’ils puissent survivre et recommencer le cycle complet.
Donc, c’est le principal signe physiologique que l’anguille reçoit.