Maintenir la tradition familiale
Vidéo réalisée par le Musée de la mémoire vivante
Informateurs : Josée Malenfant et Simon Beaulieu, pêcheurs d’anguilles
Date : 16 octobre 2016 et 23 janvier 2017
Lieu : Rivière-Ouelle (Québec)
Simon Beaulieu est le descendant de plusieurs générations de pêcheurs d’anguilles. Lui et sa conjointe, Josée Malenfant, veulent perpétuer la tradition.
Josée Malenfant et Simon Beaulieu sont assis sur un divan face à la caméra et donnent des explications à tour de rôle.
[Simon Beaulieu] Oui, on maintient une tradition. On a toujours été là-dedans. On ne se verrait pas ne pas le faire. Il nous manquerait quelque chose. L’automne, ne pas aller à la pêche, il nous manquerait quelque chose, c’est sûr.
Jérémie, le fils de Simon, arrive à la course et regarde avec son père ce qu’il y a dans un coffre à anguille. Ils l’ouvrent, ils enlèvent des débris et ils le referment.
[Interviewer] Il y a plus que la tradition, il y a une passion chez vous.
[S.B.] C’est ça, oui.
[Josée Malenfant] On va tout faire pour la garder la tradition, on va tout faire.
[Interviewer] Simon est allé enfant, le père de Simon a dû y aller enfant aussi et vos deux grands-parents.
[S.B.] Puis, nos enfants font la même chose. Je vois mes enfants sur le bord du fleuve pendant qu’on travaille sur la pêche. Des fois, je vois mes enfants s’amuser.
Simon et Jérémie se dirigent vers le coffre le plus loin de la rive. Ils portent des bottes appropriées.
[S.B.] Ils font à peu près les mêmes jeux que je faisais sans leur avoir montré. Ils apprennent à voir ce que l’on fait. Aussi, ils apprennent à aimer le milieu de vie sur le bord du fleuve. Aimer l’odeur du fleuve. Tout ce que cela apporte.
Simon et Jérémie regardent dans le coffre qu’ils ont ouvert. Il n’y a rien. Ils referment le coffre.
[J.M.] À manipuler l’anguille, à ouvrir le coffre, à aller vider en premier.
Josée Malenfant arrive par la gauche. Elle vérifie la base des filets pour les débarrasser des débris et s’assurer qu’il n’y a pas de trou.
[J.M.] Les deux derniers, ils ont chacun leur petite puise et c’est la compétition chaque fois. Je prends le premier, tu prends le deuxième. (Rires)
[S.B.] Dans le temps de la pêche, ce n’est pas une corvée pour personne.
Le niveau de l’eau monte. Simon prend Jérémie dans ses bras pour revenir vers la plage. Il le dépose lorsque le niveau de l’eau le permet. Ils marchent côte à côte, de l’eau jusqu’aux cuisses.
[S.B.] C’est le plaisir de voir ce que la mer nous donne.
[J.M.] Ils ont compris l’importance aussi de marcher le long du filet, de trouver les trous. « Maman, il y a un trou là. As-tu une corde ? Oui, bon. » On se passe la corde. On répare les trous chacun à notre tour. Ils ont compris le principe que s’il y a des trous l’anguille n’entre pas. C’est important.
[Interviewer] Ils sont jeunes. Éventuellement, avez-vous un espoir de relève ?
Simon et Josée réapparaissent, ils sont dans leur salon assis sur un divan face à la caméra. Ils donnent des explications alternativement.
[S.B.] Oui, parce qu’ils ont l’air d’aimer cela. On ne peut jamais les forcer. Oui, on sent qu’ils ont de l’intérêt. Dans le temps de l’anguille, on leur voit cela dans les yeux que oui, ils le font par plaisir eux autres aussi.
[J.M.] Quand on dit que la passion se développe, on la voit se développer.