Bonne ou mauvaise pêche ?
Chaque saison de pêche est porteuse d’informations sur la santé de la faune aquatique et naturellement sur l’état général du Saint-Laurent.
De tout temps la population d’anguilles d’Amérique a connu des pointes spectaculaires traduites par des pêches d’une abondance difficile à imaginer aujourd’hui. Il y a eu également de mauvaises années, mais jamais aussi marquées qu’au 21e siècle.
Les archives familiales des pêcheurs prennent ici toute leur importance. Elles tracent le portrait de la fluctuation de la population d’anguilles sur plusieurs siècles. La tradition orale rappelle aussi des années qui ont marqué les mémoires.
Baisse de la population d’anguilles vers 1940 – Regardez la vidéo et sa transcription
Victimes d’actions humaines
Entre 1967 et 1983, l’anguille a subi au moins trois périodes de contamination par des produits chimiques se retrouvant dans les lacs, les rivières et le fleuve. Le DDT, le mercure et le mirex ont fait les manchettes. Ces épisodes de contamination ont non seulement contribué à diminuer la population, mais ont mis un terme à l’exportation de l’anguille.
Aujourd’hui, ce sont les barrages hydro-électriques qui causent le plus de mortalité au sein de la population d’anguille. On estime que 40 % des anguilles migrantes trouvent la mort dans les turbines des barrages. Les compagnies hydro-électriques du Québec et de l’Ontario prennent des mesures pour diminuer ce triste pourcentage. Elles libèrent également des fonds pour les recherches sur l’ensemencement de l’anguille.
La pêche commerciale n’a plus d’incidence sur la population d’anguilles depuis le rachat volontaire des permis de pêche par le ministère des Ressources naturelles. Il ne reste que huit pêcheurs actifs sur la Côte-du-Sud. Ensemble, ils ne prennent que 10 % du nombre total d’anguilles retournant vers la mer des Sargasses.
L’impact de la pêche en 2016 – Regardez la vidéo et sa transcription