Les techniques autochtones et européennes
L’anguille est une véritable manne pour les Premières Nations et les habitants de la Nouvelle-France. Elle leur a permis de traverser de longs hivers. Elle se conservait très bien salée ou fumée.
Les Autochtones utilisaient deux techniques différentes pour capturer l’anguille bien avant l’arrivée des Européens : la nigogue ou fouëne et la nasse.
De nombreuses nations pêchaient à la nigogue, un outil semblable à un grand harpon. Ils capturaient ainsi plusieurs espèces de poissons en eau peu profonde et principalement la nuit. Les habitants de la Nouvelle-France ont rapidement adopté cet instrument utilisé jusqu’au milieu du 20e siècle. André-Napoléon Montpetit, homme de loi et de lettre, a décrit cette technique en 1867.
Deux hommes s’embarquaient dans un canot. L’un se tenait à l’arrière avec son aviron et l’autre debout à la proue, harpon en main, guettait sa proie. La pince du canot, garnie d’un flambeau fait d’écorce de bouleau, éclairait la mer. L’anguille attirée par cette lumière était aussitôt dardée. On en prenait des quantités prodigieuses.
La seconde technique a été documentée par le frère récollet Gabriel Sagard dans Histoire du Canada publiée en 1636. Ses observations ont été faites auprès des Hurons et des Montagnais qui utilisaient des barrières de cailloux et des nasses. Roger Martin nous l’explique.
Une technique autochtone – Regardez la vidéo et sa transcription
Les premiers colons connaissaient l’anguille européenne qui est de plus petite taille. Ils la capturaient depuis des siècles au moyen de gords. Il s’agit d’un assemblage de pieux et de filets.
Une mise en commun des savoirs traditionnels — les nasses et les gords — lors de la rencontre des deux peuples semble s’être faite naturellement pour créer ce qui deviendra la pêche à fascines.