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Légendes et expressions

L’île des Sorciers

Couverture d’un livre illustrée par un dessin couleur montrant un homme de dos. Il porte un bonnet rouge et une ceinture fléchée sur un manteau bleu. En arrière-plan, cinq petits lutins aux jambes fines dansent en se tenant par la main. Il est écrit sur le livre : Une nuit avec les sorciers. La Corriveau. Auteur Ph. Aubert de Gaspé; illustrations de Vernier; Édition Belisle Québec; Édition Beauchemin Montréal.

Couverture d’une version d’une légende de Philippe Aubert de Gaspé, vers 1942

L’île d’Orléans a longtemps porté le « surnom » d’île des Sorciers, car certaines nuits des sorciers y auraient été aperçus. Cette croyance des 18e et 19e siècles est liée aux pêcheurs d’anguilles.

Les pêcheurs portaient un flambeau pour se rendre à leur coffre à anguilles la nuit. Les flammes allaient et venaient en offrant une vision surnaturelle aux habitants des deux rives du fleuve. Tout pour croire que l’île était peuplée de sorciers, de feux-follets et d’autres esprits malins.

Cheval-diable-anguille

Peinture représentant deux femmes sur la rive d'une rivière sinueuse. Elles sont surprises par un énorme serpent de mer alors qu'elles font leur lessive. Au loin, un chasseur voit la scène qui se déroule vers les années 1800.

« Le grand serpent de mer », huile de Françoise Pascals

Toujours à l’île d’Orléans, le diable aurait aidé à la construction de l’église de Saint-Laurent. Sous la forme d’un cheval immensément fort et infatigable, il transportait des pierres de maçonnerie. Le propriétaire de cette bête avait formellement interdit de la débrider. Par malheur, quelqu’un enleva la bride du cheval pour lui permettre de boire. C’est le drame. Deux finales de cette légende sont connues : le cheval plongea dans le fleuve et se changea en anguille géante ou le cheval disparu et celui qui le débrida devint une anguille géante.

Plusieurs expressions populaires font référence à l’apparence, au mode de vie et aux croyances au sujet de l’anguille. En voici quelques-unes.

Il y a anguille sous roche. – Quelque chose nous est caché.

Faire le coup de l’anguille. –  Se dérober pour ne pas faire quelque chose, une tâche.

Glisser comme une anguille. –  Être insaisissable.

Écorcher l’anguille par la queue. – Commencer par où l’on aurait dû finir.

Tirer l’anguille par la queue. – N’avoir rien d’assuré, être dans l’incertitude.

Rompre l’anguille au genou. – Prendre un mauvais moyen pour réussir dans une affaire.

Les vieux pêcheurs avaient l’habitude de dire : « La neige, c’est du sel pour l’anguille ». Ceci signifiait qu’après une première neige, la pêche est terminée. Les anguilles s’en vont.

Le saviez-vous?

L’espace entre deux bardeaux est, dans certaines régions du Québec, appelé anguille.

Il existe un nœud coulant appelé : nœud d’anguille.