Les nouvelles routes
Les bulldozers qui travaillaient sur la couche de fondation de la route de la Baie-James faisaient beaucoup de vacarme. Nous étions à notre camp et nous pouvions les entendre tout le temps, dit Norman Gilpin.
À partir de 1971, la route a été construite sur 620 kilomètres de rivières, ruisseaux, marais, tourbières, rochers et forêts. Conçue pour alimenter l’énorme projet hydroélectrique du Québec, l’autoroute reliait le sud du Québec à Radisson, le centre de construction d’Hydro-Québec. Les barrages et les digues ont détourné et transformé beaucoup de nos rivières. De vastes parties d’Eeyou Istchee ont été inondées, modifiant radicalement le territoire et la vie des Eeyou.
Wemindji, à près de 100 km à l’ouest de la route de la Baie-James, n’avait aucun lien avec l’autoroute au début. Une route d’hiver a été construite dans les années 1980 pour les poids lourds, mais les habitants de Wemindji ne pouvaient pas se rendre dans les autres communautés cries ni vers le sud avant 1996, année de l’achèvement de la route d’accès.
Depuis 2007, John William Natawapineskum nivelle et laboure la route d’accès de Wemindji :
Nous entretenons la voie d’accès jusqu’à la route de la Baie-James pour pouvoir voyager en toute sécurité par presque tous les temps. En hiver, j’appelle chaque jour la barrière de Matagami (extrémité sud de la route de la Baie-James) pour donner un compte-rendu sur l’état des routes pour les conducteurs se dirigeant vers le nord.
Je ramasse des pneus et des ordures le long de la route, toutes sortes de choses, j’ai même trouvé une télévision une fois, dit-il en riant. Regarder les changements de saisons est l’une des joies du travail. Je vois toutes sortes d’animaux : le carcajou, le lynx, l’ours, et parfois leurs bébés, des lapins et leurs bébés, des bernaches marchant sur la route et beaucoup de perdrix blanches (lagopède).