Kimberly va à la chasse
Intervieweur : Charly Gilpin
Date : mars 2018
Crédits : collection du Cultural & Wellness Department of Wemindji
Si je ne travaille pas, la plupart du temps je suis là-bas au lieu d’être en ville. On dépose les enfants puis on part.
La plupart du temps, on va à la chasse aux oiseaux. En hiver, on chasse les oiseaux, l’orignal, on ramasse du bois de chauffage, ou on profite de la vue tout simplement, on conduit aux alentours, on profite du fait d’être là-bas plutôt qu’ici.
Donc, pendant la pause de la chasse à l’oie, chaque année, j’y vais et je ne saute jamais une année. Avant de commencer à chasser, j’étais avec ma grand-mère et je marchais partout. Après ma grand-mère, c’était mon père. Mais la plupart du temps, quand j’étais avec eux, c’était juste dans notre camp, sur la route. Et ici (dans la baie), c’est maintenant juste mes frères ou juste moi. Quand j’y vais, j’y vais tout seule des fois parce que je n’ai personne avec qui aller.
Rien faire, rester en ville, on n’apprend rien comme ça. J’ai appris en regardant, en allant avec les gens, je ne faisais pas grand-chose au début, juste regarder comment ils trappaient. Même nos enfants, on a commencé à les emmener très tôt. Déjà ma fille veut être chasseuse elle aussi (quelques rires). Elle fait du bannock. Elle fait un meilleur bannock que moi (plus de rires). C’est une petite boulangère.
Être en ville, il y a beaucoup de distractions. Mais être là-bas, il n’y a pas de technologie, pas de drogue, pas d’alcool. Alors là, on n’a rien d’autre à faire que d’essayer d’apprendre à trapper.
Je suis pas mal heureuse quand je suis là-bas. Ça libère l’esprit.