Nos trajets pourraient raconter nos histoires
Quand on voyageait en canot, on partait du Vieux Comptoir, sur la côte, et on remontait. Une fois arrivés au lac du Vieux Comptoir, on allait vers l’est à notre camp. On passait une autre nuit en chemin après une journée complète de voyage. Quand on arrivait à notre camp, on y restait quelques semaines pour pêcher. À notre retour, on allait au lac et ça prenait une seule journée pour ramer jusque chez nous à la côte, en descendant la rivière. On avait commencé à descendre la rivière tôt ce matin-là, on s’est arrêté deux fois en chemin et on est arrivés au Vieux Comptoir à l’aube. Ça, c’était une longue journée.
Ce sont quelques-uns des souvenirs de l’aîné John Shashaweskum d’un très long voyage sur la rivière dans les années 1950.
La rivière du Vieux Comptoir était notre principale route, une « autoroute » de 90 km à partir de la côte. Les familles remontaient la rivière jusqu’au lac, puis plus loin jusqu’aux camps d’automne et d’hiver, et retournaient en été dans les camps de pêche sur la côte. Il y a bien longtemps, les hommes apportaient leurs fourrures en aval pour faire du commerce aux postes de traite de la Baie d’Hudson. Ils rapportaient des provisions comme de la farine, du thé et des munitions dans les camps de leur famille. Dans les années 1930, certains ont commencé à passer du temps près du poste de traite de la Baie d’Hudson et de la mission des Oblats à l’embouchure du fleuve, bien qu’ils se rendaient toujours aux territoires de chasse. À cette époque, l’un des hommes partait en traîneau à chiens du poste au sud jusqu’à Moose Factory (environ 350 km) pour aller chercher le courrier, les nouvelles, le médecin ou des visiteurs. Les provisions arrivaient par bateau en été.