Rien d’autre que leurs jambes et leurs raquettes
John Matches avait fabriqué une paire de raquettes pour son petit-fils avec du bois qu’il avait trouvé sur une île de la baie. Elles avaient été faites pour la taille et le poids de Stacy à l’époque. John n’était pas assez fort pour les terminer, alors Stacy l’avait aidé à les lacer. Mes raquettes ont une histoire, dit-il, et il y a plus à cette histoire. Stacy entendait son grand-père chanter en Cri pendant qu’il fabriquait les ᐊᓵᒥᒡ (asaamich, raquettes). Il ne se souvient pas de la chanson, mais il se souvient que la première fois qu’on marche sur de nouvelles raquettes, on marche vers l’est en faisant un cercle. John lui a dit que si on suit la course du soleil pendant cette marche, ce devrait être à la première neige de l’année. Alors on peut trouver du gros gibier.
« Autrefois, les gens utilisaient uniquement leurs raquettes et leurs jambes. Tirer un traîneau était fatigant. C’est tellement facile de sortir aujourd’hui, c’est comme si on ne faisait rien du tout depuis qu’on a la motoneige. » Isaac Visitor, 1996
En hiver, les raquettes sont nécessaires hors route parce que la neige est très profonde. Les raquettes de Wemindji sont longues et étroites, au bout retroussé. Elles sont conçues pour les longs voyages à travers la forêt, les tourbières et les lacs où la neige peut être poudreuse à la surface, mais fondante en dessous. Chaque communauté a une forme reconnaissable différente. Le cadre est fait de fines lamelles de mélèze ou de bouleau, qui ont été trempées puis façonnées, séchées et lacées. Une fois finies, les raquettes sont décorées avec de la peinture et des pompons de couleurs vives.
La première marche en raquettes d’un enfant est soulignée par une cérémonie semblable à celle de la première sortie.