Les carrières : de moteur économique à souci écologique
Les carrières de l’île Jésus ont contribué massivement à l’essor économique de la région. À maintes reprises depuis l’époque de la colonisation, les pierres lavalloises sont taillées puis utilisées dans la construction de bâtiments et d’infrastructures montréalaises comme le pont Jacques-Cartier. La pierre lavalloise a également servi à construire plusieurs bâtiments de l’île comme le vieux pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul, dont les pierres ont été extraites d’une carrière adjacente, puis taillées par ses prisonniers au 19e siècle.
La rentabilité des carrières, petites et grandes, a été aussi importante sinon plus que l’ensemble de la production agricole de l’île Jésus. Particulièrement au début du 20e siècle, cette exploitation de masse engendre un certain déséquilibre environnemental. Les ressources naturelles sont limitées et leur exploitation perturbe l’habitat naturel de l’île, en plus d’en changer le paysage de manière définitive.
Vers 1940, la Montreal Crushed Stone cesse ses opérations à Saint-Vincent-de-Paul et le terrain de la carrière est racheté. Sa vocation change. Une partie de l’espace sera utilisée comme dépotoir. Malheureusement, bien que la ressource géologique restante soit préservée, la niche écologique des Lavallois reste menacée.
En 1961, la ville achète le terrain et un travail d’urbanisme est alors enclenché afin de redonner un cachet unique à cet ancien site de forage et d’enfouissement. En 1970, le Centre de la nature ouvre ses portes. Les limites de ce terrain ont été modifiées au fil du temps, mais aujourd’hui on peut encore profiter du bassin central; vestige d’une époque économique révolue, mais chef-d’œuvre d’aménagement paysager en milieu urbain.