Entrevue avec Vyckie Vaillancourt, propriétaire d’O’Citrus
Extrait audio : Entrevue avec Vyckie Vaillancourt, Propriétaire d’O’Citrus
Date : 2019
Réalisé par : Alexandre Legault pour le Centre d’archives de Laval
Entrevue avec Vyckie Vaillancourt, Priopriétaire d’O’Citrus, et relève (7e génération) de la ferme d’Auteuil, Laval.
[Vyckie Vaillancourt] : Mon nom est Vyckie Vaillancourt, et je suis propriétaire de l’entreprise O’Citrus qui est située à Laval, à Auteuil. O’Citrus en fait, c’est la première production d’agrumes au Québec, d’agrumes fins. Quand je parle d’agrumes fins, je parle d’agrumes qu’on ne retrouve pas normalement sur le marché québécois. Ils viennent d’Asie principalement, mes arbres, du Japon. Et puis je suis donc la première entreprise au Québec à en offrir sur le marché québécois.
[V.V.] : O’Citrus, c’est aussi une autre division de la ferme Vaillancourt. C’est un projet qui me tient beaucoup à cœur, et que j’ai vraiment porté… vraiment plus haut en tant qu’entreprise.
[V.V.] : J’ai fait un diplôme d’études supérieur aux HEC en lancement d’entreprise, en entrepreneuriat, pis c’est vraiment là qu’est partie l’idée de départ de vouloir créer une entreprise, parce que… veut, veut pas, on peut avoir une idée, mais il faut quand même qu’on sache les principes de base, sur comment créer notre plan d’affaires, aller chercher du financement, comment participer à des concours, des appels d’offre, des choses comme ça, et oui mes études m’ont vraiment beaucoup aidée à mettre sur pied le projet O’Citrus, que ce soit au niveau du marketing, au niveau de l’approche des relations d’affaires, du développement des affaires, j’ai vraiment eu, [euh] … J’ai vraiment apporté, je pense, cette petite touche-là dans l’entreprise pour l’amener à un autre niveau, pis même autant avec la ferme, j’ai vraiment amené l’entreprise de la ferme à un niveau un petit peu plus [euh]… technologique, avec les médias sociaux, j’participe beaucoup à des événements pour représenter la ferme de façon visuelle auprès d’une clientèle un peu plus jeune, que j’suis en train d’essayer d’aller chercher et de développer.
[V.V.] : Je suis… Je représente la septième génération de la ferme Vaillancourt, mais je représente aussi la première femme à reprendre les rênes, vraiment [euh]… en tant qu’entrepreneure sur la ferme. Je suis très fière de porter ce flambeau-là, mais c’est aussi beaucoup de pression, parce que déjà en agriculture, c’est quand même assez dur de prendre la relève. Puis une femme en agriculture, [euh]… c’est encore plus… encore plus… je dirais, vu de façon [euh]… extraordinaire, parce que… oui j’conduis de la machinerie, oui j’travaille des 13-14 heures par jour.
[V.V.] : Pour moi être entrepreneure féminin, vraiment en entreprise, ça représente [euh]… vraiment un joyau, parce que… ça me permet de briser les barrières, pis de dire « bin, c’est pas parce que t’es une femme que tu peux pas être agricultrice, ou… faire ce que t’as envie de faire, peu importe, moi mon avenir ne se dessinait pas du tout à être agricultrice, pis j’ai changé… j’ai décidé de vouloir changer un p’tit peu ma vie, pis je l’ai fait, pis c’est pas parce qu’on est une femme qu’il faut absolument se dire, s’arrêter à des métiers préconçus à la base masculin. Donc pour moi c’est vraiment ça ma plus belle fierté, de me dire que… j’suis une femme, je reprends la ferme familiale pour la première fois, et en plus, j’ai vraiment créé une entreprise vraiment innovante pour moi, pis [euh]… c’est vraiment un beau défi que j’ai réalisé.