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Cartographie de la communauté libanaise de St. John’s, 1898 à 1936

À l’aide d’informations tirées des annuaires de St. John’s, datant de 1898 à 1936, on a pu dresser la carte des lieux où vivaient les premiers Terre-Neuviens et Terre-Neuviennes d’origine libanaise.

Carte aérienne du centre-ville de St. John’s. Des points verts indiquent les entreprises libanaises du centre-ville, en particulier celles des rues New Gower et Water. Des losanges noirs indiquent les maisons des propriétaires d’entreprises libanaises. Les losanges noirs sont un peu plus espacés que le groupe de points verts.

Entreprises libanaises de St. John’s et résidences des propriétaires de ces entreprises. 1898 à 1936.


Dans les années 1890, la communauté libanaise était très petite. On ne trouve à cette époque que trois commerces, dont un marchand ambulant. En 1904, la ville compte six entreprises libanaises. De 1904 à 1919 environ, la croissance reste lente, mais après la fin de la Première Guerre mondiale, les entreprises commencent à apparaître plus rapidement.

Si le nombre d’entreprises libanaises est réduit au cours de la première moitié des années 1900, ce n’est pas le reflet d’une faible population, mais plutôt celui de la migration de Libanais et Libanaises de St. John’s vers d’autres localités. Des familles comme les Kawaja, par exemple, ne sont restées que brièvement à St. John’s avant de déménager sur la côte ouest de l’île.

Vidéo de 10 cartes extraites d’annuaires de Terre-Neuve situant les entreprises libanaises de St. John’s entre 1898 et 1936. Visionnez cette vidéo avec des informations textuelles complémentaires (FR).

La communauté d’affaires libanaise de St. John’s était principalement située à l’ouest du centre- ville. La plupart des bâtiments se trouvaient le long de la rue New Gower et de la rue Water. Dans les années 1930, on compte 43 entreprises différentes et 23 résidences de propriétaires d’entreprises. Cependant, seul un petit nombre de noms de famille est représenté. Ces noms comprennent Tooton, Noah, Corey, Andrews, Kawaja, Boulos, Faour, Nikosey, Michael, Basha, Ellis, Murphy, Sweet et Joseph.

Au début, les Libanais et Libanaises travaillent dans la vente ambulante. Certaines personnes tiennent plutôt des épiceries, des merceries et des confiseries. Au fur et à mesure que la communauté se développe, les commerces s’étendent à la quincaillerie, à la bijouterie et aux vêtements. En 1932, il y avait même une salle de quilles et une salle de billard appartenant à Anthony K. Noah, ainsi qu’un studio de photographie détenu et exploité par la famille Tooton.

Carte aérienne du centre-ville de St. John’s, avec l’année 1932 indiquée dans le coin inférieur droit. Une ligne rouge délimite une zone particulière qui comprend une partie de la rue Springdale et tourne sur la rue John, puis continue sur la rue Central jusqu’à Carter’s Hill où elle tourne et va jusqu’à la rue New Gower qu’elle longe pour ensuite descendre la rue Queen, tourner sur la rue Water puis remonter la rue Waldegrave. La section bordée de rouge délimite l’emplacement des travaux de réaménagement.

Carte de St. John’s en 1932. La zone délimitée a été réaménagée à la fin des années 1950 et
dans les années 1960. Elle comprend la section de la rue New Gower où les entreprises
libanaises se sont installées de la fin des années 1800 jusqu’à l’expropriation.


Bien que la plupart des propriétaires d’entreprises fussent des hommes, quelques femmes ont été répertoriées comme propriétaires d’entreprises. Beaucoup d’autres étaient des employées. À partir des années 1940, de plus en plus de femmes deviennent propriétaires d’entreprises. Mary Cromwell, née Mary Michael en 1909, en est un exemple. Mère célibataire de sept enfants, Mary a tenu pendant de nombreuses années un magasin de bonbons du coin.

Carte aérienne du centre-ville de St. John’s, avec l’année 2020 indiquée dans le coin inférieur droit. Une ligne rouge délimite une zone particulière qui comprend une partie de la rue Springdale et tourne sur la rue John, puis continue sur la rue Central jusqu’à Carter’s Hill où elle tourne et va jusqu’à la rue New Gower qu’elle longe pour ensuite descendre la rue Queen, tourner sur la rue Water puis remonter la rue Waldegrave. La section bordée de rouge délimite l’emplacement des travaux de réaménagement.

Vue aérienne de St. John’s en 2020. La zone délimitée en rouge a été réaménagée à la fin des années 1950 et dans les années 1960. Elle comprend le secteur où les entreprises libanaises se sont installées de la fin des années 1800 jusqu’à l’expropriation.


La communauté libanaise de Terre-Neuve est présente depuis longtemps à St. John’s. Les premiers immigrants libanais ont su créer un sentiment de communauté fort et prospère dans l’ouest de la ville, qui a perduré jusqu’aux années 1960, lorsque la plupart des habitants ont été expulsés de force de leurs maisons de la rue New Gower. La destruction des bâtiments de la rue New Gower a effacé une grande partie du paysage bâti libanais historique.