Passer au contenu principal

De la dabké aux Ducats : les musiciennes et musiciens libanais de Terre-Neuve

Photo d’intérieur en noir et blanc. Un groupe appelé The Jive Bombers compte trois hommes sur une scène à l’arrière et quatre hommes à l’avant. Les sept hommes portent des costumes ou des uniformes militaires et jouent d’un instrument. De gauche à droite : clarinette, vibraphone, guitare, batterie, trompette, violoncelle et accordéon. Trois drapeaux sont accrochés aux rideaux derrière et au-dessus des hommes : deux Union Jacks et un drapeau américain au centre. Sous le drapeau américain se trouve un panneau annonçant les Jive Bombers.

Le groupe de Chris Andrews, les Jive Bombers. 1945.

En 1964, les Ducats sont entrés dans l’histoire en enregistrant le premier disque 45 tours de musique rock de Terre-Neuve. Ils l’ont fait avec le Terre-Neuvien d’origine libanaise Joe Boulos à la batterie. Le disque contenait deux chansons : « Hey Woman » et « Stay Awhile », et c’était le premier enregistrement réalisé par un groupe rock terre-neuvien. Joe Boulos faisait toujours partie du groupe des Ducats lorsqu’ils ont sorti leur album complet – le deuxième du genre à être enregistré par un groupe rock de Terre-Neuve. Les deux disques sont aujourd’hui rares et recherchés par les collectionneurs.

Les Terre-Neuviens d’origine libanaise comme Joe Boulos ont marqué la culture musicale de la province. De Tin Pan Alley au jazz et à la musique rock, ils ont contribué à la diffusion de la musique populaire.

Certaines traditions musicales libanaises ont perduré pendant au moins deux générations à Terre-Neuve. Les membres encore vivants des premières familles se souviennent avoir appris à danser la dabké, une danse folklorique libanaise, pendant leur enfance. La musique et la danse libanaises se faisaient généralement en privé.

L’adoption sans réserve de la musique populaire occidentale par la deuxième génération a été beaucoup plus publique. De la même manière que les propriétaires d’entreprises libanaises savaient trouver les lacunes du marché, les musiciens libanais étaient tout aussi habiles à découvrir ce que le public voulait entendre.

Wyatt Shibley décrit la musique terre-neuvienne d’artistes d’origine libanaise, notamment les big bands comme ceux des familles Michael et Andrews. Découvrez ce clip audio (EN) avec transcription (FR).

Portrait en noir et blanc. Groupe composé de six hommes habillés en costume, chacun tenant un instrument différent (de gauche à droite : guitare, violoncelle, maracas, batterie, saxophone et piano). Un microphone se trouve au centre de la photo. Le violoncelliste et le batteur sont respectivement debout et assis sur la scène, un peu plus haut que les quatre autres hommes qui se tiennent devant.

Orchestre de Leo Michael, à St. John’s. Vers les années 1950.


En 1932, le Terre-Neuvien d’origine libanaise Peter Boulos, alors âgé de 18 ans, compose et publie une chanson intitulée « Desert Night ». Les paroles mélancoliques de cette valse parlent de la nostalgie d’un amour lointain. La chanson s’inspire de l’imagerie moyen-orientale des palmiers ondulants et des cieux orientaux. Publiée par Frank Harding, éditeur de musique de Tin Pan Alley, « Desert Night » s’inscrit parfaitement dans le style rendu populaire par l’industrie musicale new-yorkaise de l’époque.

Photo d’intérieur en noir et blanc. Groupe de personnes faisant partie d’un orchestre et se produisant sur une scène. Le groupe est composé de six personnes, cinq hommes et une femme. La femme chante tandis que les hommes jouent de différents instruments (piano, saxophone, maracas, batterie, etc.). En bas de la scène, six femmes sont assises, le dos tourné à la scène.

L’orchestre de Leo Michael jouant sur l’île Bell, la veille du Nouvel An. Vers les années 1940.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les bases militaires américaines de Terre-Neuve organisaient des soirées dansantes auxquelles participaient les orchestres dirigés par Leo Michael et Chrissie Andrews. Leur musique était chaleureusement accueillie par les militaires américains qui avaient le mal du pays.

Aujourd’hui, les musiciens de Terre-Neuve d’origine libanaise se produisent avec le duo Saltwater Strings, l’Orchestre symphonique de Terre-Neuve, le Chœur philharmonique de l’Orchestre symphonique de Terre-Neuve et le groupe populaire de rock et de soul Billy and the Bruisers.