Expropriation et disparition : rue New Gower, à St. John’s
Dans la première moitié des années 1900, l’extrémité ouest de la rue New Gower abritait un quartier connu sous le nom de « Central Slum » (quartier défavorisé central). Ce secteur était habité principalement par des catholiques d’origine irlandaise de la classe inférieure et était peu développé par rapport aux quartiers environnants. Sans égouts ni canalisations d’eau, de nombreuses maisons étaient considérées comme impropres à l’habitation. Le mauvais état de ces maisons était principalement dû à un certain nombre de propriétaires absents, qui n’entretenaient pas leurs propriétés et louaient leurs immeubles à bas prix à des familles pauvres.
Si le Central Slum était considéré comme pauvre, ce n’était pas le portrait exact de toutes les personnes habitant le quartier. Les maisons et les commerces de New Gower étaient tous raccordés aux canalisations d’eau de la ville et occupés par des commerçants de la classe moyenne. Il y avait une communauté diversifiée d’immigrants récents, composée principalement de gens venus du Liban et de quelques-uns venus de Chine.
À la fin des années 1920, la rue New Gower est reconnue comme un quartier libanais de la ville. Évoquant sa jeunesse sur la rue New Gower au milieu du 20e siècle, Lorraine Michael raconte :
« Je savais que je faisais partie d’une communauté que personne ne connaissait… Placez-vous dos au Majestic et regardez vers l’ouest sur la rue New Gower. Toute cette rue n’est faite que de magasins et de petits commerces, et des familles qui vivent au-dessus. Une grande majorité d’entre eux étaient libanais, et il y en avait des chinois aussi… Dans toute la rue, jusqu’en haut, vous aviez la communauté libanaise, et des magasins aussi, plus bas, sur la rue Water… Toute la communauté était là. »
Plus tard, tout le quartier a été démoli par la Ville de St. John’s. Cette démolition a touché tant le Central Slum qu’une communauté de classe moyenne prospère et soudée, composée de propriétaires d’entreprises immigrants. Par la suite, la communauté libanaise de St. John’s est devenue beaucoup plus dispersée.
Lorraine Michael décrit les effets de l’expropriation sur la communauté. Découvrez ce clip audio (EN) avec transcription (FR).