Cœur patriotique
François-Maurice, fils de François-Georges LePailleur, est prêt à se battre pour ses convictions
Une dizaine d’années après l’installation de la famille LePailleur à Châteauguay, le climat politique devient de plus en plus tendu dans les deux Canadas. Les insatisfactions et frustrations s’accumulent parmi les habitants du Bas-Canada. Ne pouvant plus supporter les inégalités et les injustices de la part des autorités britanniques, on crée le Parti patriote. À la suite du manque d’écoute des demandes et griefs, des moyens de pression pacifiques sont mis en place. Mais rien ne change.
Les 92 résolutions, co-rédigées par Louis-Joseph Papineau et Augustin-Norbert Morin, sont envoyées au Parlement impérial d’Angleterre en 1834. La réponse aux revendications des patriotes arrive deux ans plus tard, le transport par bateau ralentissant le processus. Ils essuient un refus en bloc de toutes leurs demandes. De plus, les Résolutions Russell font augmenter la grogne puisqu’elles briment davantage les libertés des citoyens canadiens-français.
En 1837, plusieurs assemblées publiques sont tenues. Les leaders du Parti patriote échangent avec les citoyens et dénoncent le gouvernement. La possibilité d’en venir à la violence et à la rébellion est mentionnée. Pour tenter d’étouffer ce genre de discours, lord Gosford, qui est alors le gouverneur général en Amérique, déclare ces rencontres illégales. Mais cela n’arrête personne et, les 23 et 24 octobre 1837, se tient l’Assemblée des six comtés à Saint-Charles-sur-Richelieu. Plusieurs orateurs, dont le leader Wolfred Nelson, proposent de prendre les armes.
À partir de ce moment, les actes de violence se multiplient et mènent ultimement aux insurrections. De nombreux affrontements ont lieu au cours des années 1837-1838.
Au coeur d’un conflit (sous-titrage disponible en français et en anglais). Profitez de la vidéo avec la transcription en français.
Parmi les participants aux divers événements de la rébellion se trouvent plusieurs Châteauguois, dont François-Maurice LePailleur, fils du notaire François-Georges. À la suite de diverses escarmouches, 137 sont emprisonnés, puis rapidement jugés. La justice des procès est douteuse et les verdicts de culpabilité sont vite livrés. Certains pourront payer une forte caution pour être libérés. Moïse Dalton, père de Philomène et futur beau-père d’Alfred-Narcisse LePailleur, fait partie de ce groupe. Les leaders, eux, n’auront pas droit à la même clémence. Ils seront exécutés.
Le 21 décembre 1838, Joseph Duquet et Joseph-Narcisse Cardinal, tous deux patriotes de Châteauguay arrêtés à Kahnawake, sont pendus. Dix autres pendaisons suivent au début de 1839. Quelque temps après les exécutions, les peines de certains autres leaders patriotes sont commuées en exil à vie en Australie. C’est le cas de François-Maurice LePailleur et de six autres de ses compagnons d’infortune.