Au coeur d’un conflit
Sabrina Gaudreault-Drouin à la Maison LePailleur, automne 2022
Source: Maison LePailleur
Réalisation: Productions du 3 juin
Transcription descriptive:
La caméra cadre l’historienne et responsable de la médiation et du développement des publics, Sabrina Gaudreault-Drouin, assise sur une chaise antique dans le grenier de la Maison LePailleur. Des illustrations et photos de documents ponctuent ses explications.
Écran noir avec une bordure dorée avec le titre Au cœur d’un conflit
Le procès de Joseph-Narcisse Cardinal et de François-Maurice LePailleur fut qualifié par l’historien du droit F. Murray Greenwood du pire exemple de l’abus de l’appareil judiciaire de toute l’histoire du Canada.
Insertion de la photographie sépia de François-Maurice LePailleur.
Mais qui sont Cardinal et LePailleur dans le sillage des rébellions? Dès le début novembre 1838, LePailleur, Cardinal ainsi que d’autres chefs patriotes vont s’impatienter de l’aide qu’ils attendent des États-Unis.
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Ils vont donc décider par eux-mêmes d’aller chercher des armes et des munitions.
Insertion d’un dessin de couleur sépia représentant les patriotes de Châteauguay escortant des prisonniers assis dans une carriole.
Avec 75 de leurs hommes, il marchent de Châteauguay vers Kahnawake dans le but de prendre le dépôt d’armes des Mohawks.
Insertion d’un dessin de couleur bleu représentant des patriotes armés devant des bâtiments de pierres. L’image passe ensuite à un autre dessin représentant les patriotes à Kahnawake pour prendre le dépôt d’armes. Ils sont dans la forêt.
Cependant, 64 de leurs hommes se font capturer puis emprisonner à Montréal, au Pieds-du-Courant.
Insertion d’une image de la première page de la transcription du procès. Il y est écrit : PROCÈS DE JOSEPH N. CARDINAL ET AUTRES. AUQUEL ON A JOINT LA REQUÊTE ARGUMENTATIVE EN FAVEUR DES PRISONNIERS, ET PLUSIEURS AUTRES DOCUMENTS PRECIEUX, &C. &C. &C. PAR UN ÉTUDIANT EN DROIT. MONTRÉAL : JOHN LOVELL, IMPRIMEUR, RUE ST. NICOLAS. 1839.
Le 28 novembre, ils sont alors traduits devant la cours martiale.
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Il s’agit du premier procès patriote qui aura lieu devant le tribunal du gouverneur Colborne.
Insertion d’un dessin en couleur représentant un homme fumant la pipe et portant le drapeau patriote faisant face à un soldat anglais en uniforme portant le drapeau britannique.
Transition vers un autre dessin représentant des soldats britanniques marchant sur la route du village de Châteauguay, près de la rivière.
Transition vers une illustration de deux hommes qui se font pendre par des soldats britannique devant la prison du Pieds-du-Courant.
Le 8 décembre, ils seront reconnus coupables du crime de rébellion, du crime de haute trahison puis condamnés à mort.
Insertion de l’image de la première page du livre de F-M LePailleur. On peut lire : François-Maurice LePailleur Journal d’un patriote exilé en Australie 1839-1845 Texte établi, avec introduction et notes, par Georges Aubin
À la toute dernière minute, LePailleur va bénéficier de faveurs dues à ses connections familiales et sa peine sera commuée en exil à vie en Australie.
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Malgré les adieux politiques qui prennent l’allure de demande de pardon, Cardinal n’obtient pas la même faveur d’exil que LePailleur. En dépit de ses nombreuses contestations du tribunal et de ses compétences et son exigence d’obtenir un procès équitable devant jury, ça ne changera rien à l’issus de sa sentence. Dès le premier procès et lors de tous les procès subséquents la légalité de la cours martiale sera remise en question par les avocats de la défense et ce sans aucune incidence.
Insertion d’une page du procès de Cardinal et autres. On peut y lire l’extrait suivant : Les prisonniers devant vous sont accusés du crime de Haute-Trahison, en ce qu’ils ont conspiré et sont convenus entre wu de déposer Sa Majesté du Gouvernement de cette Province, excité une rébellion à cet effet, et pour mieux en assurer l’exécution, levé une guerre publique.
Le crime de haute trahison est alors interprété de toutes les manières possibles pour condamner à la peine de mort tout ceux, et je cite : « complote ou imagine la mort du roi, soulève une guerre contre le roi. »
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En ce sens, avec la loi martiale, peut être condamné à mort n’importe qui et ce même sans avoir besoin de prouver sa culpabilité.