L’histoire passe aussi par les femmes
Aux 19e et 20e siècles, les femmes LePailleur s’inscrivent dans l’histoire
Dans l’histoire du Québec, les biographies des femmes sont beaucoup moins nombreuses que celles des hommes, comme dans bien d’autres sociétés patriarcales. Mais les femmes, bien que ce soit généralement en coulisses, ont grandement participé au développement des communautés dont elles font partie.
Femme éduquée et engagée dans sa communauté, la matriarche Catherine LePailleur, née Jérémie, trace la voie pour ses descendantes. Ayant la chance de venir de milieux aisés qui leur donnent accès à une bonne éducation et les mettent en contact avec des hommes de lettres, celles-ci contribuent à leur tour à l’amélioration de leur collectivité.
Au fil des générations, les femmes LePailleur ont tenu des rôles classiques liés à la petite bourgeoisie et, comme bien des femmes à l’époque, elles ont vécu leur lot de deuils. En effet, au cours des 18e et 19e siècles et au début du 20e, les enfants périssaient souvent en bas âge. Les normes d’hygiène déficientes ainsi que l’absence de pasteurisation et de vaccination rendaient les tout-petits encore plus vulnérables. Bien que les femmes LePailleur aient eu la chance de bénéficier de bonnes conditions de vie, elles n’échappent pas à ces pertes. Entre 1722 et 1910, plus de 40 enfants, sur une centaine de naissances, meurent avant l’âge de 5 ans.
La plupart des femmes LePailleur qui ont voulu faire carrière n’ont eu d’autres choix que d’entrer en religion. En effet, qu’elles aient été infirmières ou enseignantes ou qu’elles aient pris soin des plus démunis, elles ont pu travailler en se joignant à des communautés religieuses, atteignant même parfois des postes de supérieures.
Dans la descendance féminine de Catherine, peu de noms sont restés dans les annales. La plus connue est Marie-Rose Descarries, fille du politicien Joseph-Adélard et petite-fille du notaire Alfred-Narcisse LePailleur. Marie-Rose opte pour une carrière en musique et devient cantatrice, s’illustrant particulièrement dans son rôle de Gemma dans l’opéra L’intendant Bigot (1929) et lors de ses nombreux passages sur les ondes radiophoniques.
Que ce soit par la religion, par la musique, par l’herboristerie ou par les valeurs familiales et communautaires fortes qu’elles ont prônées, les dames LePailleur ont pris part au développement du Québec, et ce, dès l’époque de la Nouvelle-France.