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Les circonstances ayant amené la famille Macdonald à Saint-Patrice

Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, une combinaison de facteurs entraîna la convergence de l’élite citadine vers la campagne et les stations balnéaires durant la saison estivale.

Parmi ces facteurs, l’urbanisation et l’industrialisation des grandes villes telles Ottawa, Montréal et Québec, contribuèrent à cette tendance de migration saisonnière vers la campagne. Les citadins de classes sociales aisées s’étaient acclimatés aux hivers rigoureux, devant déambuler dans les rues enneigées de la ville. Ils composaient avec les rigueurs de la saison en se retrouvant souvent en famille ou avec des amis durant la période des Fêtes et les fins de semaine pour socialiser et festoyer.

Alors que passer les étés en ville pouvait être beaucoup plus éprouvant, dans la chaleur suffocante et l’humidité. Aussi, il y avait le bruit incessant, sans compter les odeurs émanant des canalisations rudimentaires de l’époque, lesquelles étaient particulièrement nauséabondes à Ottawa, où vivaient les Macdonald.  

Photographie noir et blanc d’une scierie au-dessus d'un canal avec des bâtiments du Parlement d’Ottawa en arrière-plan; dans le canal, des hommes à l’œuvre sur un radeau de bûcheron.

Glissière à bois à la Chute des Chaudières, avec en arrière-plan les édifices du Parlement d’Ottawa, vers 1880.

 

Lady Agnes Macdonald a écrit dans son journal personnel qu’Ottawa avait « peu d’attrait », ajoutant que la rivière (des Outaouais) et les rives étaient « défigurées » par les billes, copeaux et amas de sciures de bois.

Pour elle, des vacances en bord de mer étaient vitales pour échapper à l’agitation de la ville et au tourbillon de sa vie mondaine lui imposant d’être présente dans de nombreux cocktails et réceptions officielles. Certaines obligations de sa vie publique lui pesaient, se plaigna-t-elle dans son journal.

Bien qu’ils eurent déjà visité la région au cours des années précédant leur rencontre, Sir John A. et Lady Agnes Macdonald voyagèrent ensemble pour la première fois en train en direction de Rivière-du-Loup en juin 1870.

Ils étaient accompagnés de la mère d’Agnes, Theodora Hewitt Bernard, et de leur fille Mary Macdonald. Ils se rendaient alors à Falconwood, un domaine situé à l’Île-du-Prince-Édouard, où ils allaient faire un séjour de trois mois destiné à raviver la santé de Sir John A.

Gros plan d’une ordonnance médicale datée de 1883, adressée à Sir John A. Macdonald, lui indiquant de prendre un mélange de phosphate de fer, d'arsenic et de strychnine pour traiter ses troubles digestifs.

Cette ordonnance pour Sir John A. Macdonald, datant de 1883, prescrit des suppléments de fer, de l’arsenic, de la strychnine et de la glycérine comme traitement curatif d’ulcères peptiques.

 

Le Dr Charles Tupper, médecin personnel de Sir John A. Macdonald, lui avait diagnostiqué des calculs biliaires. Évaluant son état comme critique, il conseilla au premier ministre de faire une cure de repos au bord de la mer pour refaire ses forces. Le Dr Tupper avait même insisté pour payer ce séjour.

Fraserville (désignée officiellement sous le nom de Rivière-du-Loup en 1919) était le terminus est de la ligne du chemin de fer du Grand-Tronc, d’où les Macdonald poursuivirent leur route en voiture pour ensuite monter à bord d’un steamer en direction de l’Île-du-Prince-Édouard.

Pendant que Sir John A. se reposait à la gare, Lady Agnes Macdonald et sa mère hélèrent une voiture et demandèrent au chauffeur de les conduire à Saint-Patrice, une localité située à environ quatre milles vers l’ouest. Elles appréciaient cette petite communauté paisible et le pittoresque de son littoral.