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Villa Les Rochers d’hier à aujourd’hui: sa structure et ses secrets

 

Photo noir et blanc d'une bâtisse (la villa Les Rochers) constituée de deux parties: une maison de ferme simple à charpente triangulaire, agrandie d’une annexe dotée d’un toit en mansarde. Des arbres et des arbustes entourent la propriété.

La villa Les Rochers vers 1883, révélant la superficie de son aile ouest plus imposante que l’originale

 

Après dix années à défrayer les coûts de location de la maison de ferme blanche (voir photo ci-dessus) appartenant à Benjamin Chouinard, Lady Agnes Macdonald décida d’en faire l’acquisition au montant de 300.00$ en août 1882.

La maison en bois fut construite vers 1850 par François Chouinard (1800-1879), agriculteur. Benjamin Chouinard (1831-1901), un compagnon charpentier (qui est plus tard retourné à l’agriculture), était l’un de ses fils.

La maison de ferme avait été cédée avec « cinq hectares de terrain rocheux », tel que décrit plus tard par Lady Agnes Macdonald. En fait, la vente initiale comprenait trois acres de terrain; Lady Agnes achètera plus tard un lot attenant de madame Virginie Chouinard Bernier.

Une fois la vente de la propriété conclue, les Macdonald supervisèrent d’importants travaux de rénovation, incluant l’élévation de la hauteur des plafonds, la construction de deux cheminées, l’élargissement des fenêtres et l’ajout de l’aile ouest de style Second Empire, plus imposante que l’originale.

Photographie colorée à la main (à l'origine en noir et blanc) d'une grande maison (la villa Les Rochers) devant laquelle un mât de drapeau est érigé. Sur le côté de la propriété, on aperçoit une remise.

Carte postale en couleur de la villa Les Rochers après les travaux de rénovation et de construction, montrant son toit surélevé paré d’un pignon et de nouvelles fenêtres, non datée.

 

Des charpentiers locaux furent embauchés pour mener à bien les travaux à la Villa Les Rochers. Une fois la nouvelle aile ouest complétée, le toit de la maison originale fut surélevé pour la construction d’un second étage complet, puis, deux fenêtres et une lucarne furent ajoutées aux faces est et nord du bâtiment.

À l’intérieur de la nouvelle aile, les portes et corridors furent également élargis pour faciliter les déplacements en fauteuil roulant de la petite Mary Macdonald.

La résidence des Macdonald était ceinturée de larges vérandas, construites en bois, l’une érigée du côté faisant face au fleuve Saint-Laurent, et l’autre sur le côté sud, en façade à la route.

Photographie noir et blanc d'une grande maison (villa Les Rochers) dotée d'une large véranda avec escalier à l’avant, devant laquelle se dressent un arbre à feuillage caduque ainsi qu’un imposant conifère.

La villa Les Rochers en 1910, à l’époque où la résidence était la propriété de Sir Thomas Shaughnessy.

 

Après la mort de Sir John A. Macdonald en 1891, Lady Agnes et Mary Macdonald retournèrent à la villa Les Rochers pour la dernière fois durant l’été de 1892.

La propriété resta inoccupée pendant trois années, jusqu’à ce que Lady Agnes Macdonald ne la vende au coût de 2000.00$ à Sir Thomas Shaughnessy, vice-président de la Compagnie du Chemin de fer du Canadien Pacifique.

Plus tard, Shaughnessy fit agrandir la gallerie extérieure longeant le côté ouest de la nouvelle aile du bâtiment, reliant ainsi les galeries nord et sud.

Quelques semaines après le déclenchement de la Grande Guerre de 1914, Shaughnessy vendit la villa Les Rochers à Dame Arthur Shorey. La villa fut de nouveau vendue en 1928, à Edythe Evelyn Woods McCuaig pour la somme de 4 000.00$. Plus tard, la propriété fut cédée à Fay (Christie) Symington lors d’une vente immobilière.

Photo aux tons sépia d'un homme d'âge moyen, Sir Herbert Symington, assis sur une chaise dans un jardin floral extérieur. Derrière lui se dressent de hauts delphiniums.

Herbert Symington, vers 1949, dans le jardin de la résidence d’été Les Rochers.

 

Herbert James Symington (époux de Fay Christie Symington) était président de la compagnie Trans-Canada Airlines et administrateur pour le Canadien Pacifique. Entre 1939 et 1973, Herbert, son épouse Fay, leurs trois enfants et petits-enfants, passèrent leurs étés à la villa Les Rochers.

Les enfants jouaient à cache-cache, faisaient du saut à la corde sur la grande véranda, improvisaient des saynètes dans la salle à dîner  ou jouaient au croquet sur la pelouse à l’avant de la maison.

En 1967, pour souligner le centenaire de la Confédération canadienne, la Commission des lieux et monuments historiques du Canada reconnut l’intérêt historique de la présence de Sir John A. Macdonald à la villa Les Rochers. Durant l’été de cette même année, le premier ministre John Diefenbaker dévoila une plaque commémorative devant la propriété, sur laquelle est inscrit :« Sir John A. Macdonald, premier Premier ministre du Canada ayant séjourné de nombreux étés en ce lieu, entre 1873 et 1890. »

Villa Les Rochers fut léguée en héritage à la fille de Herbert et Fay Symington, Margaret Helen Symington Eakin, laquelle jouit de la villa pendant plusieurs années avant de la céder par transfert de propriété à l’Héritage canadien du Québec (HCQ).

Vue frontale d'une grande maison (la villa Les Rochers) dotée d'une large véranda avec escalier, photographiée depuis la pelouse à l’avant, sous un ciel sans couleur.

La villa Les Rochers en 1996

 

Depuis 1981, l’Héritage canadien du Québec est propriétaire de la villa Les Rochers, assurant sa préservation et sa gestion grâce au soutien de la communauté locale. Depuis 1996, l’Héritage y opère un gîte du passant où l’on accueille des touristes de tous les coins du monde.

Le 4 décembre 2014, à la demande d’Héritage canadien du Québec, la Commission des lieux et monuments historiques du Canada désigna officiellement la villa Les Rochers comme site historique national canadien. Le 30 juin 2017, 50 ans après la reconnaissance faite par le premier ministre John Diefenbaker, une autre plaque commémorative fut officiellement dévoilée au Gîte Les Rochers par les représentants de Parcs Canada au nom de l’honorable Catherine McKenna, Ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de Parcs Canada.

L’Héritage canadien du Québec est un organisme national à but non lucratif, non gouvernemental, dédié à la conservation de bâtiments et sites patrimoniaux d’intérêt culturel ou naturel situés au Québec.

Photographie couleur montrant une pelouse bien entretenue s’étendant devant une grande véranda surplombant le paysage bordé de cèdres et de sapins. Au loin, sur le terrain, sont installées trois chaises de jardin blanches vides.

Pelouse à l’avant de la villa Les Rochers, 1996.

 

Les activités de l’Héritage canadien du Québec sont financées par des dons d’amis, du public et de fondations impliquées dans la conservation de sites patrimoniaux. Les droits d’entrée et la location de certaines de ses propriétés lui permettent également de générer des revenus annuels. Pour obtenir plus de renseignements sur l’Héritage canadien du Québec, vous pouvez trouver l’hyperlien menant à sa page Internet à la page « Ressources supplémentaires ».