Un architecte explore la villa Les Rochers

« Un architecte explore la villa Les Rochers », un court métrage documentaire écrit et narré par Nour Riyadh Gessoum, présentant des photos et des séquences filmées contemporaines enrichies d’images d’archives.

En ouverture, une photo couleur plein écran de la villa Les Rochers entourée d’arbres.

Une photo couleur de l’enseigne extérieure affichant la propriété de la villa Les Rochers comme un Gîte du Passant.

Photo noir et blanc de la villa Les Rochers et de ses terres et arbustes environnants, v. 1883 

Nour Riyadh Gessoum se tenant debout dans le salon de la villa Les Rochers, la salle à manger étant visible derrière lui.

[Nour Riyadh Gessoum]: Je m’appelle Riyadh et je suis architecte. J’ai une maîtrise en conservation du patrimoniale bâti. Je travaille ici, dans le cadre d’un emploi d’été pour l’organisme Héritage canadien du Québec.

Photo couleur contemporaine de l’entrée de la villa Les Rochers. (2017)

Séquence film couleur montrant Nour Riyadh Gessoum servant un petit-déjeuner composé de crêpes et de fruits.(2017)

Photo couleur d’une chambre d’invités bien rangée à la villa Les Rochers, suivie d’une photo couleur d’une autre chambre d’invités. (2017)

[N.R.G.] Je m’occupe de la maison; j’accueille les visiteurs et les invités, je prépare les petits-déjeuners, je fais les lits et je m’enquière de nombreuses autres tâches. C’est super!

Séquence film couleur d’une vue extérieure de la résidence depuis sa véranda arrière, avec vue panoramique sur le fleuve. (2017)

[N.R.G.] L’ambiance est sereine et, comme je l’ai déjà dit, le lieu est tranquille et si paisible qu’on a l’impression d’être chez soi.

Photo couleur du salon de la villa Les Rochers en 2017, suivie d’une image couleur de la propriété vue du fleuve v. 1985.

[N.R.G.] À la villa Les Rochers, comme je le disais, chaque jour est différent; chaque journée nous dévoile un nouvel aspect de la nature. C’est tellement magnifique! Ce que j’aime tout particulièrement, c’est qu’ici, on sent que l’on fait partie intégrante de la nature et cela nous renvoie à notre propre nature.

Séquence couleur de chalets vus du fleuve bordés de conifères et d’un champ vert ondoyant, suivie d’une photo couleur d’un coucher de soleil sur le fleuve, vu depuis la villa Les Rochers en 2015; photo couleur (2017) d’une vue sur le Saint-Laurent depuis la véranda sur laquelle est installé un fauteuil en osier; photo couleur (2017) de l’intérieur de la salle à manger dotée de grandes fenêtres où sont dressées des tables pour le petit-déjeuner.

Séquence film couleur : zoom sur Benoit Poulin en tenue écossaise jouant de la cornemuse sur la véranda de la villa Les Rochers, juillet 2017.

Image couleur d’une aquarelle dépeignant Les Rochers peinte par Gael Eakin, 1950.

Photo couleur (2017) d’un sentier bordé d’arbres agrémenté d’un escalier de pierres menant à l’arrière de la villa Les Rochers. 

[N.R.G.] Mon séjour au gîte Les Rochers est l’une des expériences les plus marquantes de ma vie.

Séquence film couleur : panoramique sur le terrain en devanture de la villa Les Rochers, 2017.

[N.R.G.] L’interrelation entre l’environnement et la structure de la bâtisse résulte en un heureux mélange de bien-être, de sérénité et d’intimité.

Photo couleur (2017) d’une vue du fleuve Saint-Laurent à travers les fenêtres de la véranda vitrée de la villa Les Rochers.

Photo couleur d’une carte postale de la villa Les Rochers colorée à la main (date inconnue).

Photo couleur (2017) de l’escalier à l’avant de la villa Les Rochers vu de côté.

[N.R.G.] Personnellement, je trouve que cette atmosphère est davantage ressentie dans certaines parties du bâtiment, de par les odeurs qui s’en dégagent, les couleurs, les textures, les sons et même la qualité de l’éclairage.

Photo couleur (2017) d’une rampe d’accès en bois et en pierres menant au côté ouest de la villa Les Rochers. 

Séquence film couleur du paillasson au seuil de la porte d’entrée affichant “Bienvenue” avec panoramique d’une vue sur la route depuis la véranda (2017).

Photo couleur (2016) d’un arrangement floral sur une table installée sur la véranda avant de la villa Les Rochers.

[N.R.G.] De même, lorsqu’on passe en revue les qualités architecturales et spatiales du bâtiment, on arrive à décortiquer et à expliquer la source de ces ressentis.

Photo couleur de fauteuils en bois disposés sur la véranda arrière à la villa Les Rochers (2016), suivie d’une photo couleur d’une chaise et d’une table en bois peintes en jaune; un pot à fleurs déposé sur la table installée au coin sud-ouest de la véranda de la villa Les Rochers (2016).

[N.R.G.] La première impression que l’on a de l’ancienne résidence d’été de Sir John A. Macdonald est qu’elle se démarque des maisons avoisinantes du Vieux-Saint-Patrice du fait qu’elle ne soit pas visible de la rue Fraser, étant cachée par un boisé dominant le jardin à l’avant de la propriété qui se trouve ainsi à l’abri des regards des passants.

Photo couleur de la façade de la villa Les Rochers, à peine visible à travers les arbres.

[N.R.G.] Par conséquent, lorsqu’on franchit le portail donnant accès à la propriété, on a l’impression de se trouver sur un terrain privé.

Séquence film couleur de la clôture en devanture de la propriété du côté sud (2017), suivie d’un panoramique et d’un gros plan de la clôture en cèdre (2017).

[N.R.G.] Entre les grands arbres, nous constatons, à première vue, que la bâtisse fut construite sur un rocher. Nous apercevons d’abord l’aile Est de la maison.

Photo noir et blanc de la villa Les Rochers bordée d’arbres, v. 1910, suivie d’une photo couleur de grosses pierres sur lesquelles est construite la structure du sous-sol.

Photo couleur de la façade de la villa Les Rochers vue à travers de grands arbres en devanture (2017).

[N.R.G.] En fait, la propriété était à l’origine une modeste maison de ferme dotée d’un toit à deux versants, prolongé par un porche, ce que nous appelons une toiture de style québécois. On remarque également une lucarne qui a été ajoutée ultérieurement à la toiture, embellissant son versant.

Photo journal noir et blanc montrant un plan large de la propriété de la villa Les Rochers v. 1950, suivie d’une photo couleur du parterre fleuri à côté de l’escalier de l’entrée principale (2016).

[N.R.G.] Lorsque nous observons la maison de ce point de vue, nous apparait alors un élégant jeu d’ombres et de lumière créé par les arbres du boisé ceinturant la propriété.

Photo couleur d’un muret et d’une allée de marches en pierres menant à l’arrière de la maison (2017), suivie d’une photo couleur de la pelouse avant de la villa Les Rochers (2017). Vue en couleur du fleuve Saint-Laurent à travers les arbres (2017).

[N.R.G.] En s’engageant dans le jardin avant de la maison, on découvrira l’aile Ouest attachée à la première section de la bâtisse.

Photo couleur d’un gros plan de jonquilles et de narcisses écloses dans le parterre avant à la villa Les Rochers. (2015)

Photo couleur de la devanture de la villa Les Rochers montrant la jonction des deux parties de la propriété (2017).

[N.R.G.] Les deux ailes sont à peu de chose près de la même taille, sauf que l’aile Ouest est surmontée d’un toit mansardé, ce qui ajoute de la hauteur, du prestige et du relief à la structure imposante de la maison.

Photo couleur du coin extérieur sud-ouest de la maison (2017), suivie d’une séquence en film couleur de la véranda à la villa Les Rochers (2017).

[N.R.G.] L’aile Ouest, pour sa part, suscite l’admiration chez l’observateur.

Photo couleur de la rampe et des fuseaux de l’escalier intérieur de la maison (2017).

[N.R.G.] Elle est inspirante de par la nature et les couleurs de ses matériaux, de par son envergure mais également, pour son effet de transparence.

Photo couleur du salon de la villa Les Rochers montrant des meubles d’époque et un foyer (2017).

[N.R.G.] Cet effet de transparence est favorisé par les grandes fenêtres du rez-de-chaussée et du deuxième étage.

Photo couleur d’un gros plan de larges fenêtres à battants avec vue sur le fleuve Saint-Laurent (2017), suivie d’une photo couleur d’une autre fenêtre ouverte drapée de rideaux, montrant une vue lointaine du paysage fluvial (2017).

[N.R.G.] Nous remarquons également que l’architecte a solidifié l’ensemble du bâtiment en y intégrant une large galerie reliant les deux ailes.

Photo couleur montrant deux pans de la véranda a la villa Les Rochers vue du coin nord-ouest (2017).

[N.R.G.] Par conséquent, cette galerie donne une impression de grandeur à la bâtisse. Elle confond la frontière entre l’intérieur et l’extérieur, ce qui donne envie de visiter la maison.

Photo couleur d’une vue côté sud-ouest de la villa Les Rochers (2017), suivie d’une photo couleur d’un gros plan d’une poignée de porte avec serrure (2017).

[N.R.G.] Une observation générale de la propriété et de ses deux composantes nous révèle que l’architecte a fait construire le bâtiment dans le souci de ne pas nuire à l’environnement immédiat, de sorte que la maison s’intègre de façon durable dans le paysage.

Photo couleur de la façade de la villa Les Rochers, une rangée d’arbres encadrant la propriété (2017).

[N.R.G.] Nous le constatons par le choix des matériaux et du bois peint dans une teinte de jaune pâle se mariant avec le noir de la toiture en cèdre. Le choix des matériaux de finition extérieure s’amalgame harmonieusement avec le paysage, mettent en valeur la maison dans son décor naturel.

Photo couleur de l’arrière de la maison du point de vue du fleuve, montrant ses arbres environnants, v. 1985, suivie d’une photo couleur montrant une vue de la route à travers les arbres depuis la véranda.

Photo couleur d’un gros plan d’une porte et d’une poignée en bois peinte en noir, ouverte contre un mur extérieur en bois jaune pâle. (2017)

Photo couleur d’un gros plan de la quincaillerie métallique peinte en jaune et des accessoires des systèmes de fenêtres de style victorien (2017).

Photo couleur d’une vue en plongée des arbustes entourant la maison, photographiés à travers la fenêtre (2017); photo couleur d’une chaise en osier sur la véranda (2017).

Séquence film couleur montrant un déplacement de l’avant à l’arrière de la véranda à la villa Les Rochers, enchaîné d’un panoramique sur le fleuve.

[N.R.G.] On dit souvent d’un bâtiment qu’il a une âme. L’âme de la maison de Sir John A. Macdonald réside dans son intérieur qui en dit long sur les différents propriétaires y ayant vécu, leur histoire, leur richesse, leur rang social et leur époque.

Photo couleur d’un grand miroir de style victorien installé dans l’entrée intérieure de la villa Les Rochers.

Photo couleur d’un portrait encadré noir et blanc de Sir John A. Macdonald vu à travers les fuseaux de l’escalier intérieur à la villa Les Rochers. 

[N.R.G.] Ainsi, tout comme l’extérieur, l’intérieur de la maison est divisé en deux sections.

Photo noir et blanc d’une chambre à coucher à la villa Les Rochers, v. 1950.

[N.R.G.] L’une des ailes est très modeste, dévoilant une division spatiale et fonctionnelle au niveau du rez-de-chaussée ainsi qu’au premier étage avec son couloir étroit, son escalier droit, ses petites chambres, ses salles de bains et ses murs en bois sans décoration.

Photo noir et blanc d’un coin du salon de la villa Les Rochers, meublé d’un mobilier d’époque, v. 1950, suivie d’une photo couleur d’un canapé victorien installé dans un couloir à l’étage (2017); photo couleur d’un poêle à bois antique dans la cuisine (2017).

Séquence film couleur de l’escalier arrière de l’étage principal vu en plongée enchainée d’une photo couleur d’une petite chambre dans l’aile Est (2017).

[N.R.G.] Cette aile, datant de 1850, est, malgré son caractère sobre et fonctionnel, chaleureuse et accueillante, l’architecte ayant su préserver l’esprit des lieux et la hauteur des plafonds, mais également, les dimensions des pièces de la maison et des murs qui sont très bien adaptées à la nouvelle aile.

Photo couleur montrant un couloir menant à la cuisine au rez-de-chaussée de la villa Les Rochers (2017), suivie de photos couleur de l’escalier de l’entrée principale (2017).

[N.R.G.] Un autre élément favorisant le caractère chaleureux de la maison est la qualité de son éclairage optimisé par ses fenêtres et je crois que leur conception, leur taille et leur emplacement font que ces fenêtres sont parfaitement adaptées, permettant une grande luminosité à l’intérieur de la maison tout en préservant l’intimité du rez-de-chaussée et du premier étage.

Photo couleur de l’intérieur de la véranda vitrée avec vue sur les arbres extérieurs (2017), suivie d’une photo couleur de Nour Riyadh Gessoum se tenant debout sur le seuil de la véranda (2017). Photo couleur d’un canapé capitonné avec coussins au salon de la villa Les Rochers (2017); photo couleur d’une fenêtre ouverte à battants avec ses ferrures et fixations d’origine, drapée de rideaux sur un mur de papier peint (2017).

[N.R.G.] Dès que l’on pénètre dans l’aile Ouest, on constate rapidement que cette partie est très différente de la première aile beaucoup plus modeste. Elle est le reflet du prestige de la classe sociale prospère de ses propriétaires. J’ai le sentiment que cette aile est chargée de symbolisme et qu’elle renferme plusieurs histoires dans chacun de ses recoins. 

Magnifique vue extérieure d’une rangée de hauts conifères en bordure du fleuve surplombé de montagnes à l’horizon; séquence film couleur montrant l’escalier à l’intérieur du hall d’entrée menant au salon de la villa Les Rochers (2017); séquence film couleur montrant l’entrée principale de la maison ainsi que le couloir de son hall d’entrée (2017). 

[N.R.G.] Bref, après avoir observé certaines parties de la maison, on peut constater que cette section révèle une franche volonté d’exhiber le prestige et la beauté, non seulement par l’aspect de l’entrée principale donnant sur un grand hall mais également par les dimensions des pièces et la hauteur des plafonds nettement plus élevés que ceux de la première aile. On le constate également par l’apparat de la décoration intérieure et le papier peint stylisé ornant les murs.

Photo couleur de l’escalier intérieur dans le hall d’entrée (2017); séquences film couleur de l’intérieur des différentes pièces de l’aile Ouest et leur mobilier.

[N.R.G.] Le désir de faire de l’aile Ouest un lieu où Sir John A. Macdonald aurait le loisir d’épater ses invités de la haute société incita l’architecte à recourir à des techniques habituellement non utilisées dans la construction de résidences d’été.

Photo couleur d’un gros plan du manteau de la cheminée du salon, sur lequel sont déposés des artefacts devant un mur couvert de papier peint (2017); photo de la salle à manger à la villa Les Rochers, meublée d’une grande table et de chaises en bois installées sur un tapis devant un miroir adossé au mur (2017).

[N.R.G.] C’est-à-dire des techniques et des éléments structurels que l’on trouvait plus souvent dans les maisons de ville, par exemple les fuseaux en bois tournés de l’escalier, un escalier-colimaçon construit en bois sinueux, ainsi que l’application de papier peint dans presques toutes les pièces.

Gros plan d’une photo couleur des fuseaux en bois de l’escalier intérieur (2017); gros plan d’une photo couleur du détail d’un papier peint stylisé.

[N.R.G.] Chacune des chambres était décorée d’un papier peint différent de sorte que chaque pièce avait son cachet bien distinct.

Photo couleur d’un canapé avec coussins installé dans le couloir à l’étage, a la villa Les Rochers (2017).

Photo couleur d’une chambre d’invités (2017), suivie d’une photo couleur du détail d’une tapisserie à motif recouvrant un mur (2017).

Photo couleur de deux bougies allumées posées sur le rebord d’une fenêtre en bois profond à la villa Les Rochers (2017).

[N.R.G.] L’esprit pittoresque de l’aile Ouest construite en 1883 ne peut être ignoré; il se distincte par les différents éléments structurels de la maison.

Photo noir et blanc de la villa Les Rochers, v. 1882, suivie d’une photo couleur de Nour Riyadh Gessoum assis à l’intérieur de la véranda vitrée, 2017.

[N.R.G.] La taille des fenêtres plus élevées permet une large vue sur le fleuve et sur le paysage environnant. Cet esprit pittoresque se démarque également par la balustrade extérieure basse, permettant une vue panoramique depuis l’intérieur de la maison.

Séquence film couleur montrant une vue extérieure de la véranda de la villa Les Rochers, ceinte d’une balustrade basse (2017).

Photo couleur de l’escalier du hall d’entrée intérieur ( 2017).

[N.R.G.] En ce qui concerne l’aile Ouest, on constate que la propriété a bien traversé le temps et les époques, abritant différents propriétaires qui s’y sont succédés; sa valeur ajoutée par les modifications structurelles apportées à la propriété ainsi que son mobilier antique.

Photo couleur d’un gramophone Victrola à côté d’un pupitre pour partitions à la villa Les Rochers (2017); séquence film couleur explorant le salon de la villa Les Rochers (2017), suivie d’une séquence film couleur de Nour Riyadh Gessoum épinglant une affiche sur un mur à côté d’un portrait de Sir John A. Macdonald.

[N.R.G.] Pour toutes ces raisons, cette maison suscite l’émerveillement; elle nous émeut tant par sa beauté et son âme que parla richesse de son histoire. Sa visite procure autant un sentiment de ravissement visuel que de vive satisfaction intellectuelle.