Récupérer des habits pour les pauvres
Les souvenirs de Tom Kane tels qu’il les a racontés à Lynn Hamilton McShane. Lu par Eugene Kane.
Je peux vous raconter une histoire, mais je ne vais pas dire son nom. Il est venu avec nous dans le doris jusqu’à l’épave. Il nous dit : « Si vous trouvez quoi que ce soit comme habits, les gars, je les veux. Ne les jetez pas, donnez-les moi ». Ils étaient vraiment pauvres, vous savez. Alors on a dit « d’accord, on te donnera les habits qu’on trouve ».
Alors tous les habits qu’on a trouvés – et il y en avait de jolis – on les a lancés dans le doris et on les lui a rapportés.
Et puis je suis parti pour la chasse au phoque pendant trois semaines. Je m’étais fait 133 $, beaucoup d’argent. Bref, ce dimanche matin j’étais de retour et en train d’aller à la messe. Et qui je rencontre : le type à qui on avait donné les habits. Il avait trouvé un peu d’argent dedans – 45 $ je crois. Beaucoup d’argent pour un homme qui n’en avait pas du tout. Je lui ai demandé : « Comment ça s’est passé avec les vêtements ? »
« Eh ben, il m’a dit, je vais te dire. J’ai trouvé 45 $ et tu sais ce que j’en ai fait ? »
« Qu’est-ce que tu en as fait ? », j’ai demandé.
« Je les ai donnés au prêtre », il m’a dit. « Eh bien t’es vraiment idiot, je lui ai dit. Personne ne sait à qui appartient cet argent, pourquoi l’as-tu donné au prêtre ? »
« Écoute, il m’a dit. Si j’avais gardé cet argent, j’aurais vu ces gens chaque nuit dans mon sommeil. »
Alors je lui ai dit : « T’en fais pas mon vieux, il n’y a aucune chance pour qu’ils reviennent. Ils se sont pris une trop grosse secouée là-bas pour revenir par ici ».
C’était triste. Ce même homme, il est mort de faim plus tard.
Il aurait dû garder l’argent.