Marconi au Canada
Le 24 décembre 1901, Guglielmo Marconi se rend à la gare de St. John’s. Il est accueilli par une foule de gens qui l’acclament et lui demandent de rester. Si l’AATC souhaite qu’il quitte le pays, ce n’est pas le cas de nombreuses personnes de Terre-Neuve. Les citoyens protestèrent ouvertement contre l’AATC et plusieurs personnalités politiques s’élevèrent contre l’entreprise. L’évêque Michael Francis Howley a même écrit une lettre ouverte au premier de Terre-Neuve pour lui demander de mettre fin au monopole et de permettre à Marconi de rester. Howley soutient que cela serait bénéfique pour la colonie, tant sur le plan financier que sur celui de la qualité de vie. Mais le premier Bond n’a pas agi, l’AATC n’a pas reculé et Marconi a été contraint de partir.
Marconi est bien accueilli à son arrivée en Nouvelle-Écosse. Les représentants du gouvernement canadien le reçoivent en personne et lui offrent un emplacement à Glace Bay ainsi qu’un financement de 80 000 dollars pour y travailler (ce qui représente plus de deux millions de dollars canadiens en monnaie d’aujourd’hui). Marconi accepte et entame la prochaine étape de son travail : la création de stations sans fil. Il avait mis au point la technologie, il fallait maintenant l’utiliser.
En 1902, Marconi fonde la Wireless Telegraph Company of Canada (rebaptisée par la suite Canadian Marconi Company, ou CMC), qui signe des contrats avec les gouvernements de Terre-Neuve et du Canada. Ces contrats prévoient que la CMC construise des stations de télégraphie sans fil le long des côtes de Terre-Neuve et du Labrador. Bien que ces stations ne soient que de modestes installations, leur effet sur les collectivités locales serait d’une valeur inestimable.