Une femme dans une profession masculine
Maude travaille à l’Université McGill de 1898 à 1936 dans un temps où la médecine subit de grandes transformations. Tout au long de sa carrière, elle rencontre d’innombrables difficultés et montre une persévérance exemplaire.
« Aussi vaillante qu’un preux chevalier, elle a fait preuve de courage, de patience sans borne et de tolérance. Son cœur est resté jeune et le feu de son imagination n’a jamais faibli. »
« Infatigable! Généreuse! Enthousiaste! » Voilà les traits de caractère qui décrivent le mieux Maude Abbott selon la docteure Helen MacMurchy de Toronto. « Elle fait vivre les évènements et parler les spécimens médicaux » écrit-elle dans son éloge funèbre faisant suite au décès de Maude en 1940. Pour le doyen de la faculté de médecine de l’Université McGill, le docteur C.F. Martin, « même si la notoriété et les honneurs ont tardé pour la docteur Abbott, rien n’a affecté sa grande modestie ni son énergie. »
Maude Abbott ne s’est pas considérée comme une femme médecin ou un médecin féministe évoluant dans un monde d’homme. Sa contribution va au-delà des questions de genre. Elle a démontré par ses actions ce qu’une femme peut accomplir dans la profession médicale. Les préjugés émis lors de son entrée au programme ont cessé rapidement. Pour le docteur Martin, «c’est le refus de McGill qui la poussa à embrasser la cause de l’éducation des femmes en médecine, effort qui seront finalement couronné de succès».
Maude a œuvré comme une scientifique, travaillant inlassablement pour l’avancement de la connaissance médicale. Maude Abbott a été une collègue, une consœur, une collaboratrice. Possédant de grandes qualités professionnelles, elle est devenue un véritable médecin. « Elle a été une source d’inspiration pour nous tous, autant pour les pathologistes que les cliniciens. » Même son de cloche pour le docteur Paul D. White, de la Harvard Medical School : « On se souviendra d’elle comme un pilier de la médecine de sa génération. »
Maude Abbott, la tornade bienfaisante, a contribué à sa façon à l’acceptation des femmes dans le monde masculin de la médecine.