Une histoire pour sa communauté
De par la nature de son travail au Musée médical de l’Université McGill, Maude Abbott développe un intérêt pour tout ce qui touche à l’histoire. Que ce soit pour déterminer la provenance des spécimens médicaux étudiés, comparer les anciennes recherches médicales avec les avancés de la science ou encore pour connaître les différentes pratiques de la médecine au cours des âges, Maude Abbott part en enquête historique. En 1902, elle rédige une chronique historique sur le développement de la Faculté de médecine de l’Université McGill. Il en ressort une étude exhaustive, augmentée par une série d’appendices détaillés.
«J’ai publié tout ce que j’ai trouvé dans les archives en annexe au volume qui a été diffusé comme numéro spécial du Journal médical de Montréal en août 1902.»
Elle se distingue par la suite grâce à ses publications sur Florence Nightingale (1916) et le métier d’infirmière (1931), sur l’histoire de l’Université McGill (1921), de la vaccination (1922) et de la médecine (1931). Pour le docteur Douglas Waugh, le travail de l’historienne Maude est fondamental.
«Elle a toujours été consciente, bien sûr, qu’un musée, en tant que collection d’archives, n’est qu’un complément à l’histoire. »« La valeur de ses efforts en histoire pourrait, à long terme, dépasser celle de ses contributions scientifiques. »
À l’annonce de la retraite, Maude poursuit son travail d’historienne en publiant une histoire de sa communauté dans The Montreal Churchman, journal mensuel consacré à la théologie anglicane. Cette série de chroniques intitulées Social History of the Parish of Christ Church, St. Andrews, Quebec, from 1818 to 1875 avait été préparée pour célébrer le centenaire de l’église Christ Church de St. Andrews en 1919.
«La plupart des données présentées ici sont obtenues de première main, pour ainsi dire de représentants de familles pionnières d’origine décédées depuis, et de souvenirs personnels transmis par sa grand-mère bien-aimée, feu Mme William Abbott, et confère à ce dossier, à notre avis, une certaine valeur et un intérêt grandissant. »
À l’automne 1936, Maude Abbott et les membres de la Société historique du comté d’Argenteuil organisent une journée de célébration à la mémoire de sir John Joseph Caldwell Abbott, troisième Premier ministre du Canada. Né à St. Andrews en 1821, fils du révérend Joseph Abbott, fondateur de l’église Christ Church, Sir John Abbott a occupé plusieurs postes dans le monde politique canadien. Député d’Argenteuil à l’Assemblée législative et à la Chambre des communes, il a été maire de Montréal (1887-1888), chef du gouvernement au Sénat (1887) et en 1891, le premier Premier ministre du Canada né en terre d’Amérique. Maude était vraiment fière de la réussite de l’évènement en mémoire de son grand cousin et honorée par la présence de nombreux convives et invités de marque à cette cérémonie.
«La tablette est magnifique et digne de l’immense ovation que son dévoilement et sa consécration ont apporté. »
«Quel plaisir d’être présent et de voir cet hommage, immense et spontané, à un grand homme dans sa ville natale et dans l’église fondée et construite par son père. Je suis persuadé que cela répond au standard que vous m’établissiez de ce que devrait être une célébration historique nationale dans laquelle tous s’unissent pour lui faire l’honneur, dans la manière dont Lord Tweedsmuir a dit qu’il aurait préféré que ce soit fait. »