Maude, son village et sa meilleure amie
Maude Abbott est une petite fille enthousiaste et très volubile. Dans son journal intime, elle raconte ses allées et venues au village. Les dimanches d’été, elle se rend à la place du marché près de chez elle pour y faire des emplettes. Puis, lorsque l’occasion se présente, elle assiste à un match de la crosse entre le St. Andrews‘ Club et les Amérindiens d’Oka. « À l’école du dimanche à l’église Christ Church, nous apprenons à chanter. » La musique fait partie des grandes passions de Maude et Alice. Après les leçons, elles parcourent en chantonnant les quatre kilomètres qui séparent St. Andrews de Carillon pour aller rejoindre la meilleure amie de Maude, Mary Alexandra Bell Eastlake.
Les deux amies sont de contraste frappant, mais parcourent les mêmes chemins. Introvertie, Mary Alexandra est fascinée par la peinture et passionnée par la médecine. Un jour elle dit à Maude, « si jamais je ne deviens pas une artiste, je serai docteure. Ce sera une belle vie, remplie d’humanité et de gens.» Est-ce cet échange entre les deux amies qui déclenche chez Maude une intention vers la médecine? Chose certaine, plus tard dans la journée à son retour à la maison, Maude demande à sa grand-mère : « Est-ce que je peux être docteure? » Frances Mary lui répond simplement : « Ma chère enfant, tu peux être ce que tu veux. »
Ce que fera aussi Mary Alexandra Bell Eastlake qui deviendra une des premières femmes artistes-peintres professionnelles au Canada. Elle a peint de manière particulière les scènes de son village et deux portraits connus de Maude.