Maude à McGill
Maude grandit dans un monde où la mort est présente et fréquente. Elle manifeste déjà beaucoup d’empathie et de réalisme à un âge où les petites filles ont d’autres préoccupations. Au sortir d’une cérémonie à l’église, elle écrit dans son journal ces paroles toutes simples qui témoignent de son état d’esprit : « Je me demande bien qui va mourir avant Noël prochain. »
Adolescente au village, Maude parfait ses apprentissages et développe une mémoire hors du commun. Elle ne se sent pas tout à fait comme les autres filles de son âge. «Je ne comprends pas les filles qui vont à l’école et qui veulent s’en sauver. Un de mes rêves le plus cher est d’étudier dans une vraie école. » Maude quitte finalement St. Andrews en 1884 à l’âge de 15 ans et poursuit ses études secondaires à l’Académie privée des demoiselles Symmers et Smith de Montréal. Elle aspire à de hautes études et démontre de belles habiletés intellectuelles. «Je ne suis pas encore satisfaite, je souhaite ardemment entrer au collège.»
Après avoir réussi ses examens d’entrée qui lui ont permis de recevoir une bourse d’études, Maude s’inscrit à l’automne 1885 au baccalauréat en arts offert par le Collège Royal Victoria pour étudiantes affilié à la Faculté des arts de l’Université McGill. « Je suis littéralement en amour avec McGill! » s’exclame Maude dans son journal. Elle fait désormais partie des Donaldas, surnom donné aux étudiantes qui rappelle l’implication de Donald Smith (Lord Strathcona) dans la fondation de la faculté. Maude vit sur un nuage de bonheur. Elle obtient son baccalauréat en arts en 1889.