Le clou

Nous voyons un héron dans l’eau peu profonde puis, sur la digue des moulins, M. Jean Poitras (JPo) raconte comment il a découvert un vieux clou alors qu’il observait les oiseaux dans le bassin en amont des usines. La présence de ce clou s’explique possiblement par la présence de rails de chemin de fer au moment de la construction de la centrale de la Rivière-des-Prairies. Il converse ensuite avec M. Jocelyn Duff (JD), architecte. Celui-ci explique que la fabrication de clous a été une activité importante sur la digue à l’époque où Montréal entamait une vaste expansion territoriale.

JPo Comme c’est souvent mon habitude, je viens faire des excursions ornithologiques dans le parc de l’Île-de-la-Visitation et en passant sur le pont, je regarde vers les bassins. Il y a soit des hérons, des cormorans ou des canards.

En approchant de la rambarde, je mets mon pied sur quelque chose.

Et c’était ce clou. Il était plus rouillé que ça un peu. Je l’ai ramassé.

En m’informant à la Société d’histoire d’Ahuntsic-Cartierville, on m’a dit qu’il y avait effectivement eu un chemin de fer temporaire, qui avait été construit pour amener les matériaux lors de la construction des digues et du barrage pour la centrale hydro-électrique, vers les années 1929.

Il se pourrait donc que ce clou ait fait partie de cet assemblage de rails et qu’après un démantèlement, il soit tout simplement resté dans les remblais jusqu’à ce que je le découvre, par hasard.

JD Aux moulins de l’île de la Visitation, il y avait plusieurs types d’activités, dont la production de farine, la production de planches pour la construction et aussi de clous.

Donc, il y avait des milliers de clous qui étaient fabriqués juste ici, derrière moi, au milieu du 19e siècle et qui auraient pu servir, justement, à construire toutes ces maisons lors de l’explosion démographique qui avait lieu à Montréal, à cette époque.