Les Lachapelle

La vidéo commence devant la maison Persillier-Dit-Lachapelle, une résidence bourgeoise érigée vers 1840 au cœur du village du Sault-au-Récollet. Stéphane Tessier (ST), historien et animateur, met en contexte l’importance des membres de la famille Persillier dit Lachapelle dans le développement économique du Sault-au-Récollet, de Bordeaux et de l’Abord-à-Plouffe, trois sites le long de la rivière des Prairies. Paschal Persillier dit Lachapelle père et son fils Pascal avaient tous les deux des affinités avec le mouvement patriote de 1837-38. Plus tard, la caméra nous montre la résidence voisine construite pour le meunier Jean-Baptiste Laporte dont le fils Hormidas deviendra maire de Montréal.

ST Nous sommes devant la maison de Pascal Persillier dit Lachapelle fils. Il y a aussi Paschal Persillier dit Lachapelle père. Une famille très importante, très éloquente, très prospère. Une des plus riches du nord de la ville.

Les Lachapelle sont présents dans la « Côte de la Misère », dans ce qui est Bordeaux, à partir de 1735.

On avance dans le temps. Paschal Persillier dit Lachapelle père s’installe à la Côte des Neiges pour y exploiter une tannerie. Il va décider de diversifier ses activités économiques en baillant un moulin aux Sulpiciens sur le canal Lachine, puis un moulin à scie à Deux-Montagnes, et dans le quartier Bordeaux, sur l’île Perry, le moulin du Gros-Sault.

Et pour exploiter ce moulin, il va faire bâtir à son fils, Pierre Persillier dit Lachapelle, une maison tout près du moulin qui est devant l’actuelle prison de Bordeaux.

Donc cette maison existe toujours. Elle est située au 790, boulevard Gouin Ouest.

Paschal Persillier dit Lachapelle père va également acquérir le droit d’opérer une traverse, entre Montréal et Laval (l’île Jésus), dans le quartier l’Abord-à-Plouffe, ce qui est Chomedey aujourd’hui.

Il va offrir aux Lavallois et aux gens du Nord un rabais s’ils emploient sa traverse pour aller transformer leurs grains au moulin du Gros-Sault, dans Bordeaux. Ce qui va soulever la colère du meunier du moulin Légaré, de Saint-Eustache, Lambert Dumont, qui va considérer que c’est une concurrence déloyale.

Alors, ça lui fera pas plaisir.

Paschal Persillier dit Lachapelle père va acquérir le droit auprès du gouvernement du Bas-Canada de faire construire un premier pont. Le premier pont qui va enjamber une rivière dans l’histoire de Montréal. Qui va être le pont Lachapelle, qu’on va appeler le pont de l’Abord-à-Plouffe.

Et quand on va l’inaugurer, le Gouverneur Gosford va être là. Louis-Joseph Papineau, également, va être présent et Denis-Benjamin Viger va être présent lors de l’inauguration.

À l’apogée de sa carrière, il va commencer à penser au futur. Il va léguer à son fils la gestion du pont de l’Abord-à-Plouffe, le pont Lachapelle. Et il va lui léguer par la suite la gestion d’un moulin sur le canal Lachine.

Et il décède en 1851, et il va être inhumé sous la sacristie de l’église de la Visitation.

Pascal Persillier dit Lachapelle fils, comme son père, il va assister à des assemblées des Patriotes, lors des troubles de 1837-38. Il était en faveur d’une libéralisation des échanges économiques avec les États-Unis, afin de se libérer de la dépendance envers l’Empire britannique.

Pascal Persillier dit Lachapelle fils va réaliser un gros coup en 1837. Il va acquérir les moulins du Sault-au-Récollet, les moulins de l’île de la Visitation.

Et, il va se faire bâtir, d’ailleurs, en 1838, une grande demeure où il va résider. Tout près des moulins.

Tout à côté, il va faire bâtir en 1845, une maison pour un meunier, son employé : Jean-Baptiste Laporte. Car un bon meunier, on voulait le garder.

On présume que c’était un bon meunier.

D’ailleurs, Jean-Baptiste Laporte va avoir un enfant, Hormidas Laporte, qui va être maire de Montréal éventuellement, au début du 20e siècle.

En 1846, ses moulins de l’île de la Visitation sont la proie des flammes.