Là où l’histoire se vit: la maison du Pressoir
Didier Joubert (1771-1821) est parmi les derniers meuniers à œuvrer dans un monde qui ressemble encore à celui du régime seigneurial français. Il est tout à la fois un artisan versé dans les techniques de construction — charpentier, menuisier, maçon —, ainsi qu’un meunier et un agriculteur. À mesure que les terres environnantes sont défrichées et mises en culture, le village croît et la paroisse du Sault-au-Récollet s’étend. Les revenus de M. Joubert et ce qu’il rapporte aux Sulpiciens s’accroissent tout autant. Il devient est assez riche pour ajouter à ses activités de meunerie un pressoir à pommes pour la fabrication de cidre au cœur du village. Il le construit à partir de 1806.

Cette maquette exposée au rez-de-chaussée de la maison du Pressoir montre le fonctionnement du mécanisme de la presse et son installation dans la structure du bâtiment.

Ce personnage au coeur de la maquette nous aide à concevoir le pressoir à pomme à l’échelle humaine.
Le cidre consommé à cette époque est passablement différent de la boisson que nous connaissons aujourd’hui. Il s’agit d’une boisson avec un faible taux d’alcool. Le cidre se conserve plus facilement que le jus qui tend à fermenter s’il n’est pas réfrigéré. Il permet une plus longue conservation du produit des vergers encore nombreux sur l’île au début du XIXe siècle.
À son décès, la descendance de Didier Joubert ne maintient pas cet usage et le pressoir est transformé en habitation vers 1842. L’époque des meuniers artisans est révolue. En 1837, les Sulpiciens vendent la digue et les installations qui s’y trouvent à Pascal Persillier dit Lachapelle fils, un entrepreneur typique de son époque.
Stéphane Tessier explique l’estime des Sulpiciens pour le meunier Didier Joubert – Vidéo avec transcription (FR). Sous-titrage disponible en français et en anglais.