Présence des Premiers Peuples
Au troisième jour de sa visite, Pehr Kalm se rend chez le curé Chambon s’entretenir de différents sujets. Le scientifique apprend que se trouvait autrefois à cet emplacement un poste de missionnaires auprès des Autochtones. Ces derniers vivaient, à l’arrivée des Français, sur les hauteurs de l’île de Montréal et aux alentours.
Les Français les ont persuadés de quitter la montagne et ont occupé les terres que ceux-ci y avaient défrichées. Les Autochtones se sont installés au Sault-au-Récollet. La petite église de bois qui s’y trouve encore a été bâtie à leur intention. Les Français les ont convaincus de déménager de nouveau pour s’installer au lac des Deux Montagnes.
Cette illustration montre le contexte géographique du fort de la mission de Nouvelle-Lorette, entre les rapides du Gros-Sault et l’ïle de La Visitation, au début des années 1700. Deux théories existent en ce qui concerne l’emplacement exact du village Autochtone, par rapport au fort. Infographie © Jocelyn Duff, 2023.
Les Autochtones de la mission cultivaient le maïs, le tabac et bien d’autres choses comme des melons, et ce, depuis des temps immémoriaux. Monsieur Chambon donne à son visiteur quelques grosses boules de sucre d’érable à rapporter en Suède.
Si les Autochtones n’ont pas abandonné leurs coutumes ancestrales, certaines de leurs femmes ont commencé à porter des bérets et les hommes, des vestes ou des blouses à la mode française : « mais on ne peut pas les convertir à l’usage de la culotte, ajoute monsieur le curé, car ils estiment que cela entraverait fort leur marche. » Quand ils voyagent, ils portent des couvertures garnies sur la bordure de bandes bleues ou rouges.
Ils « ont pour coutume d’adopter, comme leurs enfants, ceux qu’ils ont fait prisonniers au cours d’une guerre, en remplacement de ceux que les leurs ont perdus au cours de ce même conflit. » Le prêtre de la mission, Robert-Michel Gay, participait, comme aumônier, à des raids guerriers malgré les avertissements de ses supérieurs. Sœur Marie-de-Anges, la religieuse du fort chargée d’enseigner aux enfants, était elle-même une ancienne captive anglaise rachetée par les Français.
Stéphane Raymond, Métis, nous parle de leurs traces au Sault aujourd’hui.
Stéphane Raymond, Métis, discute avec Stéphane Tessier
Vidéo avec transcription (FR). Sous-titrage disponible en français et en anglais.
Le site de la Mission d’évangélisation de la Nouvelle-Lorette et celui où les Autochtones se déplacent en 1721, aujourd’hui devenu la communauté de Kanehsatà:ke, reportés sur une vue aérienne du Grand Montréal.
Yvon Gagnon et la pointe de flèche – Vidéo avec transcription (FR). Sous-titrage disponible en français et en anglais.
Quelques échantillons de perles retrouvées au cours des fouilles exploratoires réalisées par Arkeos sur le site du fort Lorette en 2018.