Un site à chérir pour les générations qui nous suivront

Petra, botaniste suédoise, arrive au Sault-au-Récollet en septembre 1979.

Elle est hébergée chez Paul Carle. Il habite l’ancienne résidence de Pascal Persillier, fils, et veille à sa restauration. Petra constate que la construction récente du pont Papineau-Leblanc a isolé l’église du cœur du village. Paul lui explique que cette déchirure lui a fait prendre conscience de la fragilité du patrimoine historique et naturel du village.

Avec d’autres citoyens, il a créé la Société pour la conservation du Sault-au-Récollet. À la suite de leurs efforts, et ceux d’autres groupes, l’idée de faire de l’île de la Visitation un parc-nature se propage. Petra explique à Paul que Pehr Kalm serait heureux de voir ce magnifique projet se réaliser.

Une affiche avec deux dessins à l’encre. Le dessin du haut combine un personnage avec un large chapeau devant une maison villageoise et des arbres au-dessus d’une représentation de la ligne d’horizon de Montréal. En bas à droite, un homme regarde une immense pièce de machinerie qui s’apprête à détruire une vieille maison entourée d’arbres (1977).

Affiche publiée en 1977 énonçant les multiples préoccupations de la Société pour la conservation du Sault-au-Récollet.

Le site est acquis par la Communauté urbaine de Montréal (CUM) en 1982. Le parc est constitué en 1984. La maison du Pressoir est restaurée.

Une dizaine d’années plus tard, la CUM confie à des archéologues, à des historiens et à des architectes le mandat de réfléchir à l’aménagement du Site des Moulins.

Dessin architectural dit en perspective parallèle du projet pour le réaménagement de la digue du site des Moulins. La digue est à la diagonale de l’image. La maison du Meunier est dans le coin inférieur gauche, sur le rivage de l’île de Montréal.

Vue axonométrique (aussi dite en perspective parallèle) du concept de mise en valeur pour le Site des Moulins élaboré par Le Groupe Lestage Inc. Aménagement et design urbain et Gauthier–Guité–Roy architectes pour la Communauté urbaine de Montréal.

Dans notre vidéo, Gérald Morel résume le concept qui oriente ces professionnels. Leur vision est de créer un parcours à travers les vestiges des structures et mécanismes qui transformaient le pouvoir de l’eau en énergie hydraulique. Ce chemin mène à un belvédère à partir duquel contempler le pouvoir de l’eau. Le projet des spécialistes met en valeur les canaux et les turbines de la digue, les fondations, les murs porteurs, les planchers et la grande cheminée d’usine.

Leur but est de révéler l’enchevêtrement, peu courant au Québec, des transformations successives des usages et des technologies au fil de trois siècles d’histoire.

M. Morel se désole de voir que le site des Moulins ne reçoit pas un entretien assez rigoureux pour assurer sa préservation, mais ne perd pas espoir qu’il puisse retrouver sa fière allure si les travaux nécessaires sont bientôt réalisés.

Gérald Morel explique à Stéphane sa vision de ce qui doit être préservé sur le site des Moulins – Vidéo avec transcription (FR). Sous-titrage disponible en français et en anglais

Au centre, deux hommes regardent l’opérateur d’une excavatrice sur chenille retirer des turbines de leur emplacement par une journée enneigée. Le bassin a été asséché pour permettre le réaménagement de la digue des moulins à la fin des années 1990.

Des turbines sont retirées de la digue avec une excavatrice à chenille lors des travaux de mise en valeur du Site des Moulins.

Vue prise dans l’axe du belvédère sur la rivière à partir de la rue du Pont, par une journée pluvieuse de printemps. À gauche, des arbres dénudés, à droite, les structures d’acier qui rappellent le volume des anciennes constructions. Au fond, l’eau de la rivière.

Vue à travers les vestiges des anciennes installations à partir de la rue du Pont.

Mémoire de la digue : un troisième siècle d’histoire Mémoires d’Ahuntsic – « Le long de la rivière, les arbres auront tout vu »