La visite d’un moulin en 1749 et l’énergie hydraulique
Pehr Kalm, durant son séjour, a le loisir d’observer de près les moulins du Sault-au-Récollet. Vus de la digue, les bâtiments de pierre se prolongent vers l’arrière. Cette disposition en longueur permet de placer plusieurs roues à aubes en enfilade le long du pignon nord, décalées de manière à suivre la déclivité du cours d’eau. Les roues et les essieux sont en chêne blanc, un bois utilisé dans la construction navale et réputé imputrescible.
Les dents de la roue dentée et les pales de la roue à aubes sont en érable à sucre, l’un des bois les plus durs localement. Les pales au bas de la grande roue verticale entrent en contact avec le courant d’eau et entraînent son mouvement de rotation. Ce mouvement se transfère ensuite à la meule tournante, qui est un grand disque de pierre posé à plat. La meule broie les grains de blé pour en séparer le son de la farine.
Le naturaliste suédois écrit dans son journal : « On importait autrefois de France les pierres de meules, mais on s’en procure maintenant sur place, qui sont d’assez bonne qualité; on les trouve dans la région du Lac des Deux Montagnes à quelques milles d’ici. » Elles se composent d’un agglomérat de grains de quartz dont la couleur tire sur le rouge et le gris bleu. Ces morceaux de quartz sont enrobés dans un calcaire blanc « qui font comme des taches de farine sur les roches. »
Le visiteur est impressionné par l’ingéniosité d’un système qui permet de contrôler la vitesse du grain qui tombe de l’entonnoir situé au-dessus de la meule. En tirant sur une corde, « on empêche le grain de couler trop vite; si on redonne un peu de corde, le grain coule plus rapidement. »
Stéphane Tessier parle de Jean Sicard et de son fils Simon, meuniers – Vidéo avec transcription (FR). Sous-titrage disponible en français et en anglais.
La lignée des Sicard : des meuniers à l’inventeur de la souffleuse à neige – Vidéo avec transcription (FR). Sous-titrage disponible en français et en anglais.